Le 10Bis promet de mettre un peu de piquant dans le quartier de la Porte de Maillot…
De prime abord, rien ne distingue Le 10Bis des autres hôtels parisiens. On pourrait bien sûr parler de ses 23 chambres dans lesquelles les appliques et miroirs dorés illuminent les murs bleu profond (très Farrow & Ball pour les connaisseurs) qui contrastent avec les salles de bain plus minérales. On pourrait aussi évoquer la vue sur les toits de Paris depuis les deux suites qui conduit le regard jusqu’aux courbes reconnaissables entre mille de la Fondation Louis Vuitton. Ou bien s’arrêter quelques instants dans le petit salon situé au rez-de-chaussée du 4-étoiles où observer les passants de cette rue du XVIIe arrondissement.
Secrets d’alcôves
Non, ce qui distingue Le 10Bis des autres établissements parisiens, c’est son histoire à la fois mystérieuse et scandaleuse. Parce qu’il y a encore quelques années, le 10 bis rue du Débarcadère abritait l’une des maisons closes les plus célèbres de Paris, celle de Katia la Rouquine. Cette «indic» du 36 quai des Orfèvres, proche de Roland Dumas et bien d’autres, a contribué grâce à son réseau à la résolution de nombreuses affaires dans les années 70, devenant même l’un des rouages majeurs de la lutte contre le proxénétisme et le trafic de drogue. Aujourd’hui en maison de repos, Katia la Rouquine a laissé un vestige de son passage dans chacune des chambres de sa maison. Luminaires et autres miroirs d’époque restent ainsi les dépositaires muets des secrets qui y furent autrefois échangés.