3 questions à Franziska Luthi, Directrice Marketing & Ventes France, Suisse Convention Bureau

Le positionnement de la Suisse en tant que destination « verte » pour le MICE n’est pas nouveau, bien au contraire. A quand remonte cet engagement ?

La Suisse est en effet pionnière en la matière. Cela fait des années que nous communiquons sur cet atout, et une quinzaine d’années, que nous insistons sur l’importance de penser durabilité et éco-conception aussi pour les événements. La Suisse est un pays durable par nature, avec une politique environnementale précoce et constante depuis les années 1960. Notre système de démocratie directe crée des citoyens engagés, et la préservation de l’environnement ou encore le recyclage sont totalement intégrés dans les mentalités. La question du transport public a été pensée pour assurer un réseau dense couvrant tout le territoire, y compris les villages les plus reculés. Dans les classements internationaux déterminant les pays les plus engagés, la Suisse a été longtemps numéro 1. En résumé, je dirais que la Suisse est par nature une destination « vert clair » mais qui peut atteindre facilement le « vert foncé » selon les prestations retenues.

Quelle est votre analyse de l’évolution de la demande clients ?

Au tout début, nous avions des clients qui nous disaient souhaiter un événement durable, sans être à même de préciser ce qu’ils entendaient par là. On avançait donc à tâtons. Depuis la pandémie, l’évolution est notable. Aujourd’hui, les clients cherchent d’abord une destination accessible par train. C’est vraiment une tendance forte, et donc un avantage concurrentiel pour des destinations comme Genève, Lausanne, Bâle ou Zurich desservies par TGV Lyria depuis la France. En termes d’hébergement, Suisse Tourisme a mis en place un programme Swisstainable avec 3 niveaux d’engagements. Les hôteliers peuvent se prévaloir de ce logo selon leur niveau d’implication. Pour autant ce programme n’est pas réservé aux seuls hôtels. Nous avons à date quelque 2 000 prestataires qui ont adhéré à Swisstainable. Enfin, en termes d’activités, il y a différentes manières de concevoir un événement RSE, de la simple animation jusqu’aux actions humanitaires pilotées par des ONG comme le WWF par exemple.

Comment voyez-vous l’avenir des green events ?

Les événements intégrant des critères RSE (surtout la réduction de l’empreinte carbone) deviendront petit à petit la norme. Le petit plus se fera par le sens qu’on donnera à l’événement.

Notre authenticité, le dépaysement, le sens de l’accueil et la taille humaine de notre pays sont donc clairement des atouts. Je pense également que les groupes corporate devront diminuer en taille, tout du moins s’ils sont en recherche d’une véritable expérience enrichissante de proximité. A nous de savoir les attirer en Suisse !

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