20 avril 2022

Temps de lecture : 3 min

“La demande en freelance est actuellement très forte, le secteur des events subissant une pénurie assez globale de talents”

Avec la reprise en force des événements, le secteur peine à recruter les talents nécessaires. On en parle avec Elise Pichon, fondatrice et CEO de Freeandise.
© DR

© DR

En premier lieu, pouvez-vous nous rappeler la vocation de Freeandise ?

La plateforme Freeandise a vocation de mettre en relation des porteurs de projets en communication et en événementiel avec des talents qui œuvrent soit en freelance, soit en CDD pour des missions temporaires.

A l’heure où l’on parle attractivité et employabilité dans le secteur événementiel, comment se porte l’activité du freelancing ?

La demande en freelance est actuellement très forte car le secteur subit une pénurie globale de talents. En attendant de pouvoir recruter des personnes en CDI ou pour pallier l’absence de personnel, les agences et les annonceurs font donc appel à des indépendants. Nous sommes donc très sollicités en ce moment, d’autant que le secteur se distingue par une grande saisonnalité et que nous sommes dans une période qui connaît beaucoup d’appels d’offres.

Alors que tout le monde est déjà surbooké, il faudrait pouvoir compter sur des profils externes pour pouvoir répondre à la demande des clients.

Alors que tout le monde est déjà surbooké, il faudrait pouvoir compter sur des profils externes pour pouvoir répondre à la demande des clients. Sans compter que, compte-tenu de la crise que nous venons de traverser, il est compliqué de refuser des dossiers faute de personnel.

Comment analysez-vous cette tendance ?

De nombreuses agences ont dû se séparer de certains collaborateurs lors de l’arrêt de l’activité durant la crise Covid. Avec la très forte reprise actuelle, nous vivons une chasse aux talents qui s’explique par des changements de parcours professionnel ou de vie personnelle, avec notamment beaucoup de déplacements géographiques. Un grand nombre d’indépendants ont notamment quitté Paris, ce qui pose la problématique de comment travailler avec des gens éloignés des agences et de leurs clients parisiens.

Quels sont les profils les plus recherchés aujourd’hui ?

Les chefs de projets avant tout, mais aussi les responsables logistiques et de production. Sur le marché, il manque actuellement les profils middle ce qui s’explique car ce sont ceux qui auraient dû arriver il y a deux ans, qui ainsi auraient été formés et seraient aujourd’hui suffisamment autonomes pour gérer seuls des projets.

D’autre part, l’activité étant cyclique, on va rechercher en hiver des profils davantage rompus au digital (…)

D’autre part, l’activité étant cyclique, on va rechercher en hiver des profils davantage rompus au digital, puis aux beaux jours des spécialistes du live. Aujourd’hui chez Freeandise, nous n’avons quasiment pas de demandes pour du digital, et ce depuis que tous les lieux physiques ont rouverts. Nous sommes revenus à des formats d’événements en live et les bons freelances sont d’ores et déjà bookés jusqu’à la fin de l’année.

Comment avez-vous vu évoluer les freelances entre la période Covid et maintenant ?

Je fais deux constats. Tout d’abord la crise a permis à des gens de se rendre compte qu’ils étaient plus agiles qu’ils ne le pensaient. Qu’ils pouvaient se déporter un peu par rapport à leur cœur de métier en trouvant d’autres ressources en eux. La période leur a donc montré qu’ils pouvaient élargir leur palette de compétences. Cela a été plus compliqué pour les métiers de la logistique cependant.

Quand vous allez en Rhône-Alpes, en PACA ou dans l’ouest de la France, vous constatez qu’il y a un véritable dynamisme.

Par ailleurs, je pense que notre regard est un peu biaisé par un prisme parisien. Quand vous allez en Rhône-Alpes, en PACA ou dans l’ouest de la France, vous constatez qu’il y a un véritable dynamisme. Les acteurs locaux de l’événementiel se sont regroupés durant la crise, professionnalisant ainsi leur approche et structurant l’esprit collectif. Les freelances qui ont quitté Paris pour s’installer en région peuvent y trouver leur compte malgré l’écart de rémunération que l’on peut parfois constater. En tout cas, cela peut rebattre les cartes et professionnaliser l’événementiel en région. Et pour les agences parisiennes, cela leur permettra de travailler avec des freelances locaux bien implantés dans leur territoire, connaissant les prestataires, à l’instar des réceptifs en fait. C’est véritablement une nouveauté intéressante, qui plus est écologique et allant dans le sens de l’évolution du marché !

LES NEWSLETTERS DU GROUPE INFLUENCIA : WHAT'S UP ? MEET IN — LA QUOTIDIENNE INFLUENCIA — MINTED — THE GOOD. RECEVEZ UNE DOSE D'EVENEMENTS, D'INNOVATIONS, MEDIA, MARKETING, ADTECH... ET DE GOOD

Je découvre les news !

Allez plus loin avec Meet In

WHAT'S UP ? BY MEET IN

L'AGENDA PAR MYEVENTNETWORK

NOS BOOKS