13 janvier 2021
Temps de lecture : 5 min
Quelle est votre analyse de l’année 2020 ? Est-ce que la crise de la Covid n’a pas été une preuve supplémentaire de la nécessité de changer et vite ?
Pour nous, 2020 a surtout été l’année pendant laquelle nous avons tenu la 3e édition de ChangeNOW. Nous nous savons très chanceux d’avoir été un des derniers grands événements de l’année, fin janvier 2020, c’était un grand moment pour l’écosystème de l’impact. À la suite de ça, nous avons beaucoup appris, notamment sur le volet digital. D’un point de vue plus général, nous sommes entrés dans une période où nous atteignons de plus en plus d’extrêmes. C’est le cas en termes de température, d’incendie, de pandémie et d’inégalités. Une situation qui, hélas, est partie pour durer puisque nous sommes dans une période de début de dérèglements. Cela n’a fait que renforcer l’urgence d’agir : il est trop tard pour être pessimiste ! Il faut donc créer de nouveaux modèles pérennes.
ChangeNOW est né au lendemain de la COP 21. La Convention citoyenne pour le climat a suscité des déceptions, est-ce votre cas ?
La tenue de la Convention citoyenne pour le climat est avant tout une victoire. Elle crée un précédent en termes de recommandations, et met le sujet de la transition sur le devant de la scène médiatique. Il y a certes un travail de priorisation des actions à mener et d’évaluation de la manière dont on accompagne les changements. On voit bien que si on arrive avec des changements trop radicaux, on perd des personnes en cours de route. La question du séquençage est donc primordiale.
Les travaux de la Convention citoyenne pour le climat doivent servir l’action et la réflexion pour les prochaines années, sans reporter ce qui peut être fait dès maintenant
Maintenant, les travaux de la Convention doivent servir l’action et la réflexion pour les prochaines années, sans reporter ce qui peut être fait dès maintenant. En tout état de cause, il faut maintenir la pression, c’est d’ailleurs l’objet de la pétition actuellement en ligne « Sauvons la Convention citoyenne pour le climat ».
Les jeunes sont plus réceptifs et plus prompts aux changements, et la RSE un vrai sujet pour leur engagement professionnel. Est-ce que les entreprises sont conscientes de ces nouvelles attentes ?
Depuis maintenant 2 ans, nous avons un programme ChangeNOW My Job. C’est un salon de recrutement dédié aux métiers à impacts qui met en relation les recruteurs de structures à impact et des candidats. Lors de la première édition de ce programme en 2018, nous avions eu 50 recruteurs et 2 500 candidats. Par ailleurs nous travaillons de plus en plus avec les écoles. Nous avons fait des onboarding avec HEC, l’ESCP ou encore Paris-Dauphine, avec en parallèle des actions durant le sommet pour que les étudiants puissent approfondir leurs connaissances du secteur et se préparer au mieux dans leur choix de carrière. Il est clair que c’est avec cette jeune génération que nous allons construire la transition, d’où notre responsabilité de maximiser notre apport et d’accélérer sur le volet recrutement. Nous avons d’ailleurs d’autres projets en matière d’emplois que nous allons mettre en place prochainement.
Changement de date, changement de lieu : la 4e édition de ChangeNOW évolue en raison de la conjoncture. Qu’est-ce qui va changer sur le fond ?
Pour la première fois nous allons ajouter des éléments hors les murs au sein de ce que nous appelons « l’Impact Line », une trajectoire rectiligne qui relie le 1er étage de la Tour Eiffel, le Grand Palais éphémère – qui accueillera le cœur de notre dispositif – et le site de l’Unesco. Nous aurons une programmation d’événements partenaires, de moments de networking pour faire venir sa communauté ou encore des temps plus ouverts pour un public plus large.
Et les femmes seront à l’honneur le 1 mars prochain avec l’événement « Women for Change » ?
En effet, il y aura un temps fort dédié aux femmes durant l’événement de fin mai ainsi qu’une exposition tout le mois de mars co-créée par ChangeNOW et l’Unesco sur les femmes de la décennie qui œuvrent concrètement pour améliorer le monde. Derrière chaque personne, il y a une histoire, et chaque histoire peut se recouper ou inspirer d’autres personnes. Nous souhaitons être une source d’inspiration. Enfin, un événement digital viendra marquer l’inauguration de cette exposition.
Vous tenez à réaliser cet event en présentiel. Il n’y a pas de solutions digitales satisfaisantes pour vous et vos exposants ? Y aura-t-il des contenus 100% digitaux ?
Tout le monde préfère se rencontrer en physique évidemment et en premier lieu nos équipes qui s’investissent dans une vraie dynamique. ChangeNOW est un lieu où les personnes se rencontrent, collaborent et créent des partenariats. Le présentiel est toujours le média qui génère le plus haut niveau de confiance dans la relation. Une fois que l’on a rencontré quelqu’un, il est plus aisé de construire ensemble. Cependant, avant la pandémie, nous avions prévu de pouvoir échanger sur une plateforme hybride pour augmenter notre rayonnement à l’international. D’autre part, si nous devons faire venir un participant de l’autre bout du monde, c’est pour qu’il puisse créer des connexions et avancer sur des solutions concrètes, sinon il découvrira l’événement via notre plateforme digitale.
Que faites-vous en matière d’éco-conception ?
Nous tenons un rôle de laboratoire de solutions en termes d’événementiel responsable en recherchant des prestataires qui répondent à nos besoins et plusieurs de nos exposants correspondent parfaitement à nos attentes. Ils sont donc intégrés directement à la conception de ChangeNOW.
Nous identifions tous les flux de ressources et les filières vers lesquelles on peut les faire repartir afin de garantir le maximum de sobriété
Nous identifions tous les flux de ressources et les filières vers lesquelles on peut les faire repartir afin de garantir le maximum de sobriété. Les goodies, la moquette ont été supprimés, autant de choix qui modifient un peu les codes mais ne changent pas l’expérience. Globalement, nous trouvons toujours des solutions même si quelques sujets, comme notamment le chauffage du Grand Palais, sont plus compliqués à mettre en place à vaste échelle. Le mot d’ordre, c’est de réduire l’impact à la base et de compléter avec un bilan carbone de l’événement. Nous nous engageons ensuite sur la contribution pour atteindre la neutralité de nos activités, un travail qui vient évidemment en bout de chaîne.
ChangeNOW s’est rapproché du groupe Les Echos/Le Parisien en mars 2020. Avec quels objectifs et quels résultats à date ?
ChangeNOW est une start-up qui a décollé il y a un peu plus de 3 ans avec une forte croissance. De 2 000 personnes lors de notre première édition en 2017, nous avons atteint 28 000 participants l’an dernier. Nous devons être identifiés comme un rendez-vous majeur de la transition dans le monde. Pour accompagner notre croissance, nous avions besoin de nous associer avec des partenaires et le rapprochement avec le groupe Les Echos-Le Parisien nous a semblé être le meilleur choix. L’objectif est de donner les moyens à l’écosystème de l’impact positif de grandir vite. Cela nous permet aussi de renforcer notre marque, de nous inscrire dans certaines thématiques, de créer des synergies… Le groupe Les Echos est de son côté en phase de transformation et peut nous apporter beaucoup. Chaque média joue en effet un rôle structurant dans la construction de la société. Plusieurs projets vont émerger avec eux durant 2021 pour médiatiser plus fortement les sujets à impacts et échanger avec nos communautés, et ainsi accélérer la transition !
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