5 décembre 2024
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C’était il y a seulement un an. Début novembre 2023, le Premier ministre britannique d’alors, Rishi Sunak, recevait au manoir de Bletchley Park chefs d’Etat, représentants de pays et principaux dirigeants de la tech mondiale pour un premier sommet international consacré aux risques de l’intelligence artificielle. A l’époque, l’événement était quelque peu passé sous les radars des non-initiés. Mais un an plus tard, et après un second sommet à Séoul en mai dernier, l’IA s’est imposée en tête de liste des priorités des gouvernements comme des organisations. Le Sommet pour l’action sur l’IA, organisé sous l’égide de l’Elysée au Grand Palais les 10 et 11 février prochains, accueillera une centaine de chefs d’Etat et représentants d’entreprises, d’ONG ou encore de chercheurs et de personnalités de la société civile afin de poursuivre les discussions. Un millier de participants sont d’ores et déjà attendus, parmi lesquels Donald Trump et Elon Musk, pour cet événement voulant également renforcer la place de la France dans le domaine de l’intelligence artificielle, dans une approche concrète et optimiste.
Car c’est peu dire que tout s’est accéléré à la vitesse d’un super calculateur : progrès des applications génératives, régulation, investissements, stratégies nationales et internationales, impacts sectoriels ou encore droits d’auteur ne sont que quelques exemples d’épineuses questions à appréhender. Tout juste publiée, une première étude mondiale sur l’impact de l’IA dans les secteurs de l’audiovisuel et de la musique, dévoile que l’IA générative devrait générer, d’ici seulement 4 ans, une perte de revenus de l’ordre de 24% pour les créateurs de l’industrie de la musique et de 21% pour ceux de l’audiovisuel. Pas de quoi rassurer les créateurs concernés, et sans doute d’autres encore.
Un sommet qui s’inscrit dans une semaine dédiée à l’IA
Porté par la Présidence de la République, le Sommet pour l’action sur l’IA “se concentrera sur des actions concrètes pour garantir que le développement et le déploiement de l’IA se fassent au bénéfice de nos sociétés, de nos économies et de l’environnement et ce, dans l’intérêt général et le respect du bien commun.” indique la Présidence de la République. L’événement sera piloté par l’envoyée spéciale de l’Elysée Anne Bouverot, entourée notamment d’Arno Amabile (ancien rapporteur général de la Commission IA) et “d’envoyés thématiques”, parmi lesquels Roxanne Varza, la directrice de Station F, en charge de la thématique “innovation & culture”.
Les échanges se focaliseront autour de 5 grands thèmes, à savoir l’IA au service de l’intérêt général, l’avenir du travail, l’innovation et la culture, l’IA de confiance et la gouvernance mondiale de l’IA. L’Élysée indique par ailleurs que des thèmes transversaux, tels que l’impact environnemental de l’intelligence artificielle, et l’égalité entre les femmes et les hommes seront également abordés. La première journée du sommet se clôturera par un dîner de gala au Palais de l’Elysée, en présence des principaux chefs d’Etats et personnalités de premier plan. Le lendemain, les travaux se poursuivront en comité plus restreint.
Mais c’est dès le 6 février que Paris, et plus largement la France, seront placées sous le signe de l’intelligence artificielle. Des journées dédiées à l’approche scientifique de l’IA seront organisées les 6 et 7 février, quand les journées des 8 et 9 proposeront un programme d’événements à destination du grand public, notamment via une approche culturelle et artistique.
Un appel à manifestation d’intérêt toujours en cours
Une semaine qui elle-même s’insère dans un cadre plus global, notamment avec le dispositif des défis “Convergence IA” de France 2030. “ Les défis Convergence IA sont une occasion pour le Sommet de s’appuyer sur cette vitalité de l’écosystème français et international et de valoriser dans le même mouvement les talents du monde entier qui travaillent à résoudre des problèmes concrets avec ces technologies.” précise Anne Bouverot. Des défis pouvant relever de l’organisation de hackathons, de l’élaboration et de l’exécution de projets, ou encore de la mise en avant de solutions d’ores et déjà sur le marché et répondant à un défi non résolu. Un comité de sélection se réunira le vendredi 6 décembre, avant une présentation des premiers résultats auprès de ce même comité mi-janvier.
Enfin, et toujours dans le cadre de ce prochain sommet, la France a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) international qui court jusqu’à fin 2024. Une initiative « IA pour l’Efficience » visant à recueillir des exemples concrets d’organisations, incluant des entreprises et des administrations nationales et internationales, ayant réussi à intégrer l’IA dans leurs processus ou leurs produits pour améliorer leur performance. Certains projets sélectionnés pourront être présentés lors du Sommet et les lauréats auront l’opportunité de présenter leurs initiatives, de bénéficier d’une visibilité internationale et de créer des liens avec des experts et décideurs en IA du monde entier.
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