Leader incontesté dans l’art de recevoir, le traiteur organisateur de réceptions Potel et Chabot continue en toute discrétion de maintenir sa maîtrise sur le segment du très haut de gamme. Moins d’un an après l’entrée au capital d’AccorHotels et Edmond de Rothschild, Meet In fait un point d’actualité avec le PDG du groupe, Franck Jeantet.
Meet In : Après le changement capitalistique au sein du groupe il y a un peu moins d’un an, quel bilan faites-vous ?
Franck Jeantet : Difficile de tirer un bilan après seulement 8 mois, mais nous étions très heureux d’accueillir au mois de mai dernier quand ces nouveaux actionnaires (Edmond de Rothschild et AccorHotels, ndrl) sont arrivés au capital de Potel et Chabot et de Saint Clair le Traiteur, et nous le demeurons. Les choses se passent bien et nous avons des relations constructives et bienveillantes pour faire grandir ce beau groupe.
M.I : Concrètement, y a-t-il eu des évolutions ?
F.J. : Il y a une belle dynamique et il peut bien évidemment avoir des synergies potentielles. Avec AccorHotels, un leader de l’hospitality et de l’hôtellerie, les synergies sont prometteuses. Nous partageons des valeurs importantes et une vision commune de ce qu’est l’hospitalité, sur la manière dont ces métiers vont se développer dans le futur, sur l’international et la notion de services. Nous parlons de même langage.
M.I : Et d’un point de vue commercial ?
F.J. : Oui, AccorHotels nous ouvre des portes. Nous avons construit pour eux des offres de cocktails et de dîners et nous avons déjà réalisé des opérations pour le compte d’hôtels du groupe quand ils veulent des prestations un peu plus haut de gamme. De notre côté, nous avons un intérêt pour intervenir dans certains de leurs hôtels, comme par exemple le M Gallery Molitor qui a une vocation événementielle, ou encore le Pullman Tour Eiffel. Par ailleurs, quand AccorHotels reçoit des gros groupes sur plusieurs jours dans l’un de ses établissements, les participants ont évidemment envie de ne pas rester au même endroit, aussi ils peuvent faire un dîner dans l’un de nos pavillons par exemple.
M.I : Quels sont vos projets à l’international ?
F.J. : Nous sommes actuellement présents à Genève, à Londres et en Chine à Shanghai. La France est certes notre territoire historique mais le savoir-faire de nos équipes est fortement apprécié de la clientèle étrangère. Effectivement, nous avons de vraies ambitions à l’international et l’on pense que le groupe AccorHotels peut nous aider à accélérer ce développement en nous donnant accès à de nouveaux territoires, là où sont implantés leurs hôtels. La Chine par exemple nous intéresse beaucoup. Ce pays sera notre priorité sur 2018. Les Chinois apprécient que nous ayons été créés en 1820, ils sont friands du côté historique de la France et chez eux le métier tel que nous le faisons n’existe pas. Londres reste une priorité également, malgré le Brexit.
M.I : Concernant les Pavillons, avez-vous des projets ? De nouvelles ouvertures ?
F.J. : Nous avons un beau dispositif avec sept pavillons dans Paris, ainsi nous sommes de très loin la Maison qui a le plus d’offres en termes de capacités. Nous avons eu plusieurs séquences successives avec la reprise du Pavillon Dauphine et les travaux qui se sont enchaînés, nous avons fermé en juillet 2017 le Pavillon Gabriel qui rouvrira en mai 2018. Ce sera un moment important sur la place de Paris car Gabriel est un lieu extrêmement connu des Parisiens. Concernant les ouvertures, nous n’avons pas de nouveaux projets pour l’instant à annoncer. Nous restons cependant toujours à l’écoute du marché.
M.I : Quel est le bilan chiffré de votre activité ?
F.J. : Potel et Chabot a fait plus de 100 millions de chiffre d’affaires en 2017, ce qui fait de nous le leader du marché, pour un groupe composé d’un peu plus de 600 collaborateurs en fixe. Notre croissance va continuer, d’autant plus avec la réouverture de notre flagship le Pavillon Gabriel dans quelques mois. Notre activité représente environ 1 million de couverts et 3 500 opérations par an, des prestations pour 10 personnes à 4 000 invités/jour, comme durant la quinzaine de Roland-Garros.
M.I : Quels vont-être pour vous les grands événements 2018 ?
F.J. : Roland-Garros bien évidemment où nous assurerons toujours les hospitalités de la Fédération Française de Tennis, sur une surface plus grande de réception, compte tenu des travaux de l’aménagement du nouveau village. Mais cette année, nous avons aussi la Coupe du monde de football à Moscou sur laquelle nous interviendrons pour le compte de la FIFA du 14 juin au 15 juillet durant les matchs pour assurer les prestations VIP et partenaires.
M.I : Comment se déploie l’innovation au sein du groupe ?
F.J. : L’une des raisons pour lesquelles nous sommes toujours leader c’est que nous regardons toujours les nouveaux entrants, les nouvelles offres, et surtout que nous avons su rester très innovants malgré notre ancienneté. Bien que nous ayons une image assez classique et que nous communiquons peu, nous avons un département R&D, des comités innovations, des personnes qui réfléchissent à de nouveaux concepts. C’est aussi pourquoi nos clients sont si fidèles, car ils peuvent travailler avec nous plusieurs fois par an et avoir à chaque fois des prestations très différentes. Nous avons développé une offre street food par exemple avec ses fameux « buzz burgers ». C’est un exemple parmi d’autres mais nous passons aussi notre temps à imaginer comment casser les codes. Chaque année, nous développons un thème qui va être le fil rouge de nos créations. En 2018, le thème est Experientia. Notre marque repose sur un triptyque : la gastronomie, la haute qualité de services et la mise en scène. C’est cela que l’on vend à chaque fois et c’est plus que jamais ce que les clients et leurs invités recherchent.