A partir du 18 décembre, Apple refusera d’héberger certaines applications sur son App Store, dont des applis événementielles. Une décision qui va mécaniquement clarifier le marché.
Apple fait le grand ménage dans son store ! Outre-Atlantique, on parle carrément d’Appageddon – en référence à Armageddon, combat biblique synonyme d’apocalypse – pour évoquer la décision du géant informatique annoncée cet été. Depuis, le sujet qui a alimenté beaucoup de rumeurs aux USA, ne semble pas avoir beaucoup d’échos de ce côté-ci de l’Atlantique. Pourtant, certains commanditaires d’applications risquent d’avoir quelques soucis pour se faire enregistrer dans l’Apple Store à partir du 18 décembre.
Quelle est la position d’Apple ?
Tout commence lorsqu’Apple édite cet été ses nouvelles guidelines, avec la volonté clairement affichée de faire la chasse aux applis en marque blanche qui ne sont que des templates dupliqués à l’infini et qui viennent polluer l’Apple Store. Manière de lutter contre les petits malins qui publient leurs apps en centaines d’exemplaires sous différents noms pour capturer de l’audience, et pour Apple d’avoir moins d’apps à examiner et ainsi d’accélérer le process de soumission d’une app dans l’AppStore pour le garantir en « moins de 48h » (versus 7 à 10 jours). Sans parler du très faible taux de téléchargement de certaines applis événementielles. Avis donc aux start-up qui se sont engouffrées sur le marché porteur de la production d’apps et aux organisateurs d’événements qui utilisent le même code pour leurs applis et qui ne changent que l’identité visuelle de celles-ci.
Intervention auprès de l’UFI
Les spécialistes du marché ne sont évidemment pas restés les bras croisés face aux nouvelles directives d’Apple. Chez des leaders comme DoubleDutch, les applis en marque blanche ne seront plus valables à partir de janvier 2018. L’opérateur n’aura plus qu’une seule appli globale. EventMobi remboursera ses clients si leur appli se voit rejeter par Apple et il passeront sur un modèle « web-bases + container-app ». Goomeo quant à lui est allé taper à la porte de l’UFI (The Global Association of the Exhibition Industry) pour attirer l’attention d’acteurs tels que Reed Exhibitions ou Comexposium sur cette problématique et faire pression sur Apple pour que ce dernier accepte les applis en marque blanche qui proposerait un niveau élevé de personnalisation. Un engagement de Goomeo qui devra donc faire des contenus uniques pour chaque application.
La solution du » Container app «
Reste la solution qui se dessine, et qu’avait anticipé dès 2010 Evenium, celle du Container app. A savoir, une appli globale qui renferme tous les éléments de ses clients. Ainsi ConnexMe abrite différentes apps accessibles en un seul clic via un code généré pour chaque événement. Avec pour bénéfice utilisateurs de n’avoir d’une seule appli sur son smartphone… ConnexMe peut par ailleurs être utilisée à l’identique à partir d’un navigateur. Cette solution du Container app va être également adoptée par le concepteur Attentify.
Quid de l’avenir des applis ?
La question de la pérennité des applis elles-mêmes, quand on sait que la plupart d’entre elles ne servent que durant les quelques jours de l’événement et qu’elles viennent encombrer nos smartphones, est donc plus que jamais d’actualité. On nous annonce des mises à jour de contenus tout au long de l’année de ces applis qui devraient ainsi faire vivre l’événement en amont et après-coup, mais qui va réellement aller voir ce qu’il se passe sur une app sans y avoir été préalablement invitée ? Certains acteurs, tels que U Pro, ne développent pas d’appli mais des web apps pour leurs événements, telles que la plateforme déployée pour l’événement Revolution@Work. A l’heure où certaines voix se font entendre pour annoncer la mort des applis événementielles, on peut donc légitimement se demander si la décision d’Apple ne va pas grandement précipiter le mouvement.