Philippe Fournier, président de MCI France
Pas de blabla ni d’éléments de langage pour cette interview cash où l’interviewé n’a que 5 minutes pour répondre à nos questions. Le président de MCI France nous parle de l’activité congrès, mais pas que…
Meet In : Donnez-nous des nouvelles de MCI France. Quel a été son chiffre d’affaires en 2016 ?
Philippe Fournier : Nous avons terminé 2016 autour de 35 millions € de chiffre d’affaires, un CA en légère hausse qui se répartit à 40% sur l’activité Event, 40% sur le PCO et 20 % sur le digital. Ces ratios correspondent à ce que nous souhaitions et demeurent stables, bien que le digital prenne de plus en plus d’importance.
M I : Comment s’organise votre portefeuille clients ?
P.F. : La part du non-pharma augmente puisque que nous avons développé d’autres activités comme le planning stratégique notamment. Nous sommes très présents sur le secteur automobile et le sport par exemple. Nous accompagnons des marques comme Renault Trucks et Volvo, et dans le sport nous avons travaillé sur la Coupe du monde de football ainsi que sur le Mondial de handball en début d’année.
M.I. : Une diversification qui s’explique par le rachat de Yves Hunt ?
P.F. : Évidemment, le rachat en 2014 de Yves Hunt et l’intégration de l’équipe d’une dizaine de collaborateurs correspond à notre orientation corporate. Il s’est inscrit dans le plan stratégique que j’avais alors défini pour les prochaines années. Aujourd’hui, nous sommes forts d’une centaine collaborateurs à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, avec des expertises différentes mais complémentaires.
M.I. : Comment se profile 2017 ?
PF : On est bien mieux que 2016 à la même époque, à +15%, ce qui est une bonne surprise pour une année présidentielle ! Nous avons un ou deux lancements de produits assez importants en France et à l’étranger dans le secteur automobile et l’activité congrès est tout à fait correct.
M.I. : Pouvez-vous nous parler du Congrès mondial de Mathématiques ?
PF : MCI accompagne le Comité français des Mathématiques sur la candidature de Paris pour le congrès international qui se déroulera en 2022. On a monté tout le dossier et organisé le soutien avec le comité, en mettant en exergue tout ce que représente les mathématiques en France. Cédric Villani est dans ce comité ainsi qu’un certain nombre de grands mathématiciens français. Des villes ont été shortlistées, dont Paris, et le comité international vient faire des visites d’inspections. C’est comme pour une candidature aux Jeux olympiques ! Désormais, nous sommes face à Saint-Pétersbourg, la ville hôte sera choisie mi 2018. C’est un très beau congrès au cours duquel est remise la médaille Fields. Il a lieu tous les 4 ans et réunit entre 7000 et 10 000 personnes.
M.I. : Un commentaire sur l’ouverture en fin d’année du Paris Convention Centre ?
PF : Paris a besoin de nouveautés, de plus grands sites innovants, et ce lieu s’inscrit vraiment dans cette dynamique. C’est un très beau projet qui correspond à une attente. Nous organiserons d’ailleurs un événement là-bas dès 2018. Je me félicite aussi que se développe l’offre hôtelière sur le parc des expositions.
M.I. : Votre vision du segment congrès ?
PF : Le congrès évolue bien. La réglementation est certes drastique dans le médical mais cette activité est en baisse chez nous et nous avons l’habitude de faire avec la législation. Au niveau mondial, soulignons aussi que MCI est très performant sur l’activité Core PCO. Ce qui me paraît le plus important sur ce secteur, c’est le développement du phygital sur lequel nous nous sommes concentrés depuis longtemps.
M.I. : Quels sont les enjeux du phygital ?
PF : Certaines sociétés savantes peuvent encore être en retard, pourtant le phygital n’est pas une tendance mais bien une réalité depuis plusieurs années. Le numérique au service de la réunion physique nous a permis de créer des bibliothèques numériques, de stocker d’immenses données, de faire avancer la recherche et donc la société. Le phygital est désormais le quotidien du congrès. Et plus on le fait, plus la participation aux événements augmente. On est dans le même schéma qu’il y a 15 ans où l’on prédisait la fin des événements à cause d’internet, pourtant il n’en est rien. Le phygital ne sonne pas la mort du Live, bien au contraire !