En se rapprochant, Eurosites et Chateauform’ vont constituer un leader de tout premier plan du marché des rencontres professionnelles et événementielles.
L’un propose de prendre la clé des champs quand l’autre joue de son implantation au cœur des villes ; l’un fait du résidentiel l’autre pas ; enfin, le positionnement de l’un est historiquement le séminaire et le small meeting quand l’autre vient de la formation et se déploie sur les grands événements. Brossé ainsi à gros traits, le profil de Châteauform’ et d’Eurosites permet d’entrevoir le nouvel ensemble qui se dessine à l’occasion de leur rapprochement annoncé aujourd’hui. En se réunissant, les deux spécialistes du MICE que sont Châteauform’ (créé en 1996, 150 millions de CA) et Eurosites (créé en 1992, 47 millions de CA) vont ainsi constituer un nouvel ensemble richement doté et très complémentaire.
Une approche clients différente
De culture assez similaire, les deux marques possèdent toutefois des pratiques commerciales intrinsèquement différentes. Avec son principe de tarification unique basée sur le nombre de participants, Châteauform’ ne laisse aucunement le champ à la négociation tarifaire. Ses packages all inclusive sont d’ailleurs une des clés du succès de cette offre très prisée des grands comptes français comme internationaux. Pour ces derniers, le concept du « comme à la maison » avec des lieux de caractère ou historiques gérés par des hôtes à demeure, des buffets « cuisine du terroir » et un très bon niveau de connectivité a rapidement séduit. C’est d’ailleurs ce qu’avait fort bien compris Jacques Horovitz, cofondateur de Châteauform’ décédé en 2014, qui cultivait une croyance en l’entreprise humaniste et avait décelé un véritable besoin en termes d’outil managérial. De son côté, Eurosites mène une politique commerciale plus souple et agile, en fonction de ses différents lieux et de la typologie de la demande. Très implanté sur le marché de la formation, ses lieux peuvent recevoir parfois des salariés durant plusieurs semaines. Avec les Docks de Paris et la Salle Wagram, la marque s’est ouvert aux segments des grands événements. Une Salle Wagram qui pourrait d’ailleurs développer une programmation de spectacles à très court terme.
La marque Chateauform’ prend le lead
Daniel Abittan, autre cofondateur de Châteauform’ et président du nouveau groupe, a une idée très claire de là où il veut emmener sa marque et structurer son portefeuille d’offres. « La marque Eurosites va disparaître au profit de Châteauform’. Le centre Eurosites George V va être mis aux couleurs de Châteauform’ à l’occasion d’un lifting d’ici au mois de juin et rejoindra la collection des Châteauform’ City. Les 6 autres Eurosites parisiens vont devenir des Châteauform’ Collège, lieux dédiés à la formation. Deux autres sites (à Saint-Ouen et à Issy-les-Moulineaux) sont en construction et rejoindront cette gamme. Nous avons une marque globale, Châteauform’, qui se décline donc en sous-marques. » S’agissant de la politique commerciale, les sites à vocation événementielle demeureront sur le principe du sur-mesure quand les autres lieux s’adapteront à la tarification au forfait all inclusive.
Quels développements pour demain ?
Dans une logique de stretching de marque, Châteaufom’ va se segmenter pour couvrir davantage de niches de marché et répondre à de nouvelles attentes. L’ambition de Daniel Abittan, accompagné du président d’Eurosites Pascal Henry qui devient directeur général en charge du développement du nouveau groupe, est d’intervenir sur un marché plus vaste, qu’il estime à 5 milliards d’euros, quand celui des small meetings représente 1 milliards. Ce qui lui permet d’envisager de porter son chiffre d’affaires à 500 millions d’euros d’ici 5 ans vs 200 M€ actuellement. Une augmentation qui passera par de la croissance organique mais surtout de la croissance externe via l’ouverture de nouveaux lieux, afin d’atteindre une masse critique. Et en la matière, l’entrepreneur disposant de fonds propres, d’une capacité d’endettement et du soutien des banques ne s’interdit rien, pas même d’acquérir un autre groupe concurrent. D’implantation fortement francilienne, la marque a par ailleurs vocation a essaimé dans les grandes métropoles régionales. Sans oublier à l’international (la marque est présente en Italie, Espagne, Suisse, Belgique, Allemagne et en Chine) avec une attention particulière pour le marché allemand, très réceptif au concept Châteauform’, et qui pourrait accueillir à terme une vingtaine de sites. De quoi donner pas mal de nouveaux horizons au nouveau groupe…
Le portefeuille d’Eurosites :
La Salle Wagram
Les Docks de Paris
Eurosites Saint-Lazare
Eurosites George V
Eurosites Saint-Ouen
Eurosites La Défense
Eurosite La Chapelle
Eurosites République
Des salles de réunion/formation dans 41 villes en région
Le traiteur Nomad
Le portefeuille de Châteauform’* :
Le Château de Nointel
Le Château de Rochefort
Le Domaine de Béhoust
Le Domaine de Châteauneuf
Le Grand Mello
Le Palais abbatial de Royaumont
Le Château de Guermantes
Le Fief d’Epoisses
La Maison des Contes
Le Campus de Cély
Les Jardins de Saint-Dominique
Monceau Vélasquez
Monceau Rio
Châteauform’ City Le CNIT
*principaux sites en France