Didier Gouband, président de Culture & Patrimoine et fin connaisseur du secteur événementiel, évoque pour Meet In les réalisations et les projets de son groupe.
1/ Vous présidez le groupe Culture & Patrimoine. Quel est son positionnement et sa vocation ?
Culture et Patrimoine est un groupe né de l’ambition de faire évoluer de manière significative la qualité de l’offre touristique et événementielle, en réhabilitant des lieux d’exception issus de notre patrimoine architectural. Nous intervenons de trois manières, qui peuvent être couplées ou non, en tant qu’investisseur, promoteur et opérateur de lieux. Notre vocation est d’apporter une réponse parfaitement alignée sur les attentes des collectivités et des acteurs qui souhaitent relancer l‘attractivité de leur territoire en révélant l’histoire et la force de lieux patrimoniaux. Culture & Patrimoine se positionne sur les trois segments du tourisme d’affaires : Le « one to one » individuels (BtoC), le « one to few » formats séminaires (MICE) et le « one to many » grand groupes événementiels (Event Planning). L‘agilité financière et juridique du groupe est complétée par des fonds de dotation dont les retombées économiques, culturelles et sociales profitent à l‘ensemble de la société.
2/ La tendance semble être aux lieux patrimoniaux, aux sites qui racontent des histoires…
Il y a toujours eu un intérêt pour le grand public pour des sites qui ont une âme et une histoire. Les Journées du patrimoine, certaines émissions en prime time, les campagnes de crowd funding au profit de la restauration de sites classés, sans parler du loto du patrimoine n’en sont que la démonstration. Ce qui est intéressant c’est de voir comment cette passion du patrimoine irrigue aussi les entreprises. Le tourisme d’affaires évolue, de nouvelles habitudes professionnelles émergent, il faut aider les entreprises à se rapprocher de leurs clients et de leurs salariés avec des lieux forts que nous révélons autant sur la forme que dans le fond. Et c’est tant mieux pour les collectivités qui cherchent à préserver leur fond patrimonial sans le dévoyer.
3/ Quel est le business model de Culture & Patrimoine ?
Un aspect essentiel de notre business model tient à la qualité des partenariats public privé que nous sommes en mesure de générer. C’est d’ailleurs l’une de nos forces que d’agréger des mondes (entreprise, culture, politique) qui vont trouver des synergies gagnant-gagnant pour la préservation et l’exploitation intelligente du patrimoine. Par ailleurs, les coûts de rénovation et de transformation en Etablissement Recevant du Public de nos projets se chiffrent en millions d’euros. Pour chaque lieu où nous intervenons, il faut défendre une vision de rentabilité de long terme et la coupler à des résultats opérationnels rapides pour faire la preuve du concept.
4/ Quels sont les lieux actuellement dans votre portefeuille ?
En marge d’une douzaine de projets d’envergure actuellement à l’étude, Culture et Patrimoine exploite aujourd’hui deux sites. ZALTABAR dans l’ancien hôpital franco-britannique de Levallois-Perret, propose à des groupes de 5 à 150 personnes 12 salles scénarisées autour des rêves d’enfant pour des réunions plus productives. A quelques kilomètres, dans un ancien parking de La Défense, L’ALTERNATIF est un nouveau lieu de culture et de divertissement conçu pour accueillir les événements d’entreprises. L’espace de 1600 m2 permet de travailler, de se détendre et se regénérer dans un esprit d’ouverture et de fluidité. Nous sommes particulièrement fiers de la complémentarité de nos trois espaces : Diner’s Café, Galerie d’art en lumière naturelle et Auditorium d’une capacité de 700 personnes.
5/ Au sujet de L’Alternatif à La Défense, quel bilan tirez-vous de ces premiers mois d’exploitation ?
Il faut distinguer deux phases depuis l’ouverture du site en septembre 2017. En premier lieu, nous nous sommes attelés avec nos partenaires Paris La Défense et Indigo à proposer des espaces, des prestations et un environnement culturel qui apportent une différence dans le domaine événementiel. Et tout récemment, nous avons officiellement ouvert le lieu au grand public avec un programme culturel, musical et expérientiel.
Avec plus d’une cinquantaine d’événements corporate portés par de grandes marques et environ 10 000 visiteurs, le bilan est positif. Nos clients apprécient beaucoup l’originalité du lieu et sont toujours étonnés par l’atmosphère et la convivialité qui en émanent. Transformer et faire vivre un ancien parking nécessitent une attention particulière et des choix radicaux. La décoration, la qualité des expositions qui se renouvellent toutes les 6 à 8 semaines, les prestations techniques : tout compte ! Notre prestation restauration est parfaitement maitrisée, en proposant des produits transformés « in house ». Les retours sont excellents et c’est évidemment une source de grande satisfaction !
Le concept d’hybridation et d’ouverture vers la société civile est maintenant d’actualité. L’objectif est d’offrir dans ce même lieu une programmation différente, ludique, enrichissante pour les salariés de la Défense. Nous nous sommes associés à des partenaires pointus qui proposent des activités de relaxation (yoga et yoga vocal, sophrologie), de développement personnel (coaching, équilibre vie privée / vie pro, prise de parole en public), d’enrichissement culturel, musical et artistique. Nous souhaitons contribuer, aux côtés de Paris La Défense, à un changement d’habitudes des salariés pour en faire un quartier de vie.
6/ Quels sont vos prochains projets d’ouvertures ?
Nous travaillons depuis plusieurs années sur la rénovation et les possibilités de transformation du HANGAR Y. Localisé dans le parc de Meudon, cette structure unique et intemporelle a été le premier hangar à dirigeables au monde. Elle a été conçue par l’ingénieur Henri de Dion à partir des portiques métalliques provenant de la “galerie des machines” de l’Exposition universelle de 1878. Un tel lieu, témoin de l’époque héroïque des premiers vols en ballon, nous a incité à écrire aux côtés de l’Etat et de nos partenaires une nouvelle histoire tout aussi excitante. Il faut dire que l’édifice est impressionnant et recèle un potentiel d’exploitation hors du commun pour accueillir des événements d’envergure. Notre projet se décline ainsi : 1 200 m2 d’expérience immersive pour le grand public autour de l’histoire et du futur du ballon dirigeable, 3 700 m2d’espaces privatisables permettant aux entreprises de se réunir, de mettre en réseau et exposer. De surcroit, l’ensemble des 10 hectares de forêts et le bassin sera rendu accessible au grand public tous les jours de la semaine. La proximité du plateau de Saclay avec ses centres de recherche et ses entreprises high tech ouvre des perspectives passionnantes et fait écho à l’ancrage scientifique qui a longtemps habité le Hangar Y. L’ouverture de ce lieu est prévue au printemps 2020.
La Villa Media est un autre projet passionnant qui devrait ouvrir ses portes fin 2019 sur le site d’Universeine, à Saint-Denis. Premier lieu dédié à la vie des médias en Europe, il permettra au grand public et aux institutionnels de disposer des clés essentielles à la compréhension des médias et de leur fonctionnement. Le projet s’étendra sur 4 000 m2en front de Seine et comprendra un bâtiment dédié à l’exposition permanente entièrement immersive, interactive et pédagogique sur la vie des médias, une salle de projection de 300 places, un espace polyvalent pouvant accueillir jusqu’à 1 200 personnes, une cafétéria, un restaurant et des salles de réunion. Nous avons par ailleurs deux ou trois projets d’ouverture en 2019 dans Paris dont l’identité sera révélée ultérieurement.
7/ Regardez-vous également des dossiers de reprises en région ?
En région nous avons des projets sur Marseille, Cassis, Bordeaux et Tours mais dans le cadre d’appels à projets qui sont organisés. Nous regardons par ailleurs les opportunités de croissance externe qui pourraient se présenter pour améliorer notre présence en région.