22 septembre 2021

Temps de lecture : 3 min

“Désormais, il n’y aura que l’exceptionnel qui fera bouger les publics !”

Pour Christophe Cousin, président de l'agence Win-Win, les formats digitaux sont l'avenir des rencontres professionnelles. En cette semaine européenne du développement durable, il plaide pour des e-events plus efficients et moins consommateurs de CO2.
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Innover est le mantra de l’agence Win-Win afin d’accompagner les mutations du secteur événementiel. Une innovation qui passe par la création de nouveaux formats ?

La digitalisation forcée des événements a fait la démonstration des vertus et bénéfices des nouveaux formats. Nos clients corporate se sont ainsi rendus compte que leurs communications habituelles n’étaient pas forcément opérantes et que leurs events d’entreprises relevaient de coûts et de complexités logistiques non négligeables. Dans un environnement économique où tout s’accélère, les dirigeants ont besoin de prendre la parole rapidement et sans entraves auprès de leurs différents publics cibles (Managers, interne, distributeurs, journalistes, actionnaires,…) .

Le déploiement de stratégies nécessite sans cesse des réajustements, sans pour autant avoir à se réunir physiquement

Le déploiement de stratégies nécessite sans cesse des réajustements, sans pour autant avoir à se réunir physiquement. Les formats digitaux répondent parfaitement bien à ce titre de besoin, et recentrent l’attention sur le contenu et les messages à faire passer. Ce qui n’empêche pas l’interactivité et facilite l’accès à ces messages à l’ensemble des collaborateurs, quand les events en présentiel limitent le nombre de participants. Cela participe à une communication plus horizontale et plus propice à l’engagement des collaborateurs. Nous avons changé de temporalité et sommes entrés dans un nouveau paradigme.

Nous sommes en pleine semaine européenne du développement durable. Rendre moins énergivores les événements devient une priorité. Comment y répondez-vous ?

Aujourd’hui, les événements présentiels reposent sur le transfert de personnes vers un lieu donné à un instant T. Jusque-là banalisé, ce transfert doit être requalifié car il a un coût pour l’individu, pour l’entreprise et pour la planète. Notre responsabilité repose donc sur la réduction de ces coûts, en raréfiant les événements en présentiel et en les rendant plus qualitatifs. Entreprises comme participants challengent donc les événements physiques. Aux organisateurs et à leurs agences de trouver les bons faire-venir qui justifieront que leurs invités se déplacent. Désormais, il n’y aura que l’exceptionnel qui fera bouger les publics. Nous sommes dans une nouvelle ère où le participant devient aussi un censeur et accrédite ou pas sa participation à un événement.

La transition écologique ne risque-t-elle pas d’être « la bonne excuse » pour faire moins d’events ?

Bien sûr, et on le constate déjà ! Si les budgets demeurent globalement les mêmes, la nouvelle temporalité et l’offre digitale génèrent de nouveaux arbitrages. Davantage d’events digitaux vs un en présentiel. Une fois passé le plaisir de se retrouver, les préoccupations budgétaires et environnementales vont reprendre le dessus dans les process de décision. Il est certain que là où l’on réalisait l’événement avec des contenants, nous le faisons aujourd’hui avec du contenu. C’est un véritable bénéfice pour les marques et les entreprises qui ont quelque chose à dire !

Les events digitaux ne sont toutefois pas neutres en matière d’impact carbone. Que proposez-vous comme outils de mesure et de compensation ?

Effectivement. Il y a déjà un gros travail entrepris vis-à-vis des data centers pour qu’ils consomment moins. Nous poussons aussi toutes nos technologies low carbon pour être le moins consommateur possible en termes de bande passante. Cela a une vertu environnementale mais aussi d’ergonomie pour permettre à un plus grand nombre de personnes de se connecter.

Nous proposons à nos clients une contribution volontaire « Green Deal », à partir de l’évaluation de l’empreinte carbone d’un e-événement organisé chez nous

Concernant les outils, nous utilisons le calculateur de la fondation GoodPlanet et bientôt celui développé par l’ADEME. Par ailleurs, nous proposons à nos clients une contribution volontaire « Green Deal », à partir de l’évaluation de l’empreinte carbone d’un e-événement organisé chez nous. Nous travaillons avec Reforest’Action pour replanter des arbres et nous collaborons avec le domaine viticole Scamandre, dans le sud de la France, afin de replanter des arbres mais aussi des haies et des bosquets. Une contribution en faveur de la biodiversité et la permaculture véritablement palpable et que nous pourrons montrer à nos clients en fin d’année, à l’occasion d’un événement en physique cette fois.

Vous dirigez le pôle RSE de l’association LEVENEMENT. Les agences se certifient ISO 20121 à bon rythme. Quelle serait l’étape suivante selon vous pour aller plus loin ?

Je me suis personnellement engagé pour initier le mouvement de certification et faire en sorte de mutualiser les coûts que cela représente pour les agences. Fin 2021, l’association pourra revendiquer je l’espère une trentaine d’agences certifiées. N’oublions pas qu’aujourd’hui les annonceurs sont de plus en plus regardants sur le sujet, c’est donc prendre un risque d’être exclu d’une compétition que de ne pas être certifié. L’étape suivante serait que toute agence soit certifiée ISO 20121, ainsi que l’ensemble de l’écosystème. Il faut s’auto-motiver pour aller dans le sens de cette démarche vertueuse. Le secteur de l’événementiel pèse peu quantitativement en termes d’impacts environnementaux. En revanche, en termes d’image et d’exemplarité, nous avons une immense responsabilité. 

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