Événementiel 2025. Après les Jeux, c’est quoi les Vœux ?

“ En 2023 et 2024, l’événementiel a fait rêver débordant d’idées, de créativité, d’originalité, de témérité de qualité…

Et maintenant, les yeux encore embués d’émotions mais sous les premiers effets de gueule de bois des lendemains de fête, chacun s’interroge.

Comment faire pour que cette machine à créer du lien, à développer du business, à promouvoir l’intelligence collective, à développer de l’énergie positive, ne soit pas, une nouvelle fois, arrêtée nette à l’aune d’arbitrages dus aux conjonctures diverses et adverses…

Je suis convaincu que pour ne pas nous faire « arbitrer », il nous faut continuer à innover et à prouver l’indispensable efficacité de nos métiers.

Pour y contribuer, j’ai essayé d’imaginer quelques leviers qui pourraient nous inspirer. En voici 7.

1^èr levier : « DE LA “NEXT GEN” A LA “NOW GEN”

Récemment, j’ai lu un truc à priori anodin, mais qui, en fait, change tout : La génération Z est massivement entrée sur le marché du travail.

Ça y est, change is really coming !

Les marketeurs nous prédisaient une génération disruptive… la voilà devant la porte d’entrée de nos événements et qui commence à poser ses conditions. Une génération plus exigeante, qui redéfinit les règles : flexibilité, authenticité et personnalisation sont au cœur de leurs attentes.

2^ème levier : « L’IMMERSION PARTICIPATIVE ».

Les publics des événements ne cherchent plus juste des événements “immersifs”, mais des environnements où ils peuvent interagir de manière significative et réelle.

Ils sont plus critiques et plus distants vis-à-vis de mises en scène qu’ils jugeraient trop commerciales ou trop corporate. Ils veulent se sentir « influenceurs » et pas juste « consommateurs ».

Ils veulent se sentir associés à la conception autant qu’invités à la production.

La Gen Z veut davantage de contrôle sur son expérience événementielle. Elle veut pouvoir construire son parcours, choisir ses contenus et avoir des recommandations qui anticipent ses besoins ou envies.

3^ème levier : « NON AU FORMEL »

Corolairement à la défiance vis-à-vis des élus et des élites, je pense qu’on vit, enfin, la fin des grandes déclarations top down, des tables rondes qui ne sont que des lignes droites d’intervenants, des conférences magistrales, des Teds qui s’la pètent et même des pitchs chrono-copiés pour ascenseurs.

Bienvenue à l’ère du flex, de la rupture de rythmes, du non-homogène, du non conventionnel, du sincère.

Bienvenu au fruit pas forcément beau et lisse, mais qui a le goût du bon et du vrai !

Bienvenu à l’événement cabossé, décousu, à rebondissements, mais délicieusement léché !

4^ème levier : « LA VALEUR DONNÉE AUX VALEURS »

La RSE descend de son piédestal d’exemplarité vertueuse pour porter des actions concrètes, quotidiennes et monitorées. Éthique et authenticité deviennent mandatory.

« Label » histoire ne suffit plus. La certification doit garantir un comportement tangible et non plus juste une intention, même résolue.

Chacun veut que SES engagements personnels se reflètent dans les événements auxquels il participe.

Outre les engagements écologiques et sociaux concrets (accessibilité, inclusivité, frugalité, recyclage, économie circulaire, circuits courts, optimisation des déchets…), on attend maintenant également de la part des organisateurs d’événements des impacts positifs sur la santé physique et mentale des participants. L’événement qui fait du bien à la tête, au corps et au cœur…

5^ème levier : « TECHNOLOGY TRANSPARENCY »

Dans l’événementiel, les nouveautés technologiques ont toujours été un important levier de la créativité. Mais d’immersif en métavers, de présentiel en distanciel, d’exclusif à participatif, elles servent parfois à travestir plutôt qu’à habiller.

La tech restera indissociable de l’événementiel, favorisant la création de lien social, économique ou culturel. Mais elle doit devenir invisible, fluide, intuitive et non plus être un gimmick artificiel.

L’IA, qui fait tant débat, restera – générative ou pas – mais devra se prouver frugale dans ses explorations et maîtrisée dans l’usage et le stockage de ses datas.

Les interfaces doivent s’effacer pour pouvoir se connecter instantanément avec le contenu et les personnes qui nous intéressent, on ou offline, et quand on le décide, avec des suggestions affinitaires.

On veut faire quelques, belles, rencontres et non plus juste massivement réseauter. On veut partager quelques cœurs plutôt que distribuer beaucoup de likes.

6^ème levier : “TRUE VALUE IS THE NEW WOW EFFECT” 

Bye-bye le fluff marketing, la guimauve de la com devient définitivement indigeste.

N’en déplaise aux afficionados de la caravane du Tour de France, voici venu le temps du désintérêt, voire du rejet, pour tous les gadgets. Exit donc les goodies qu’on étale, les tote-bags qu’on empile ou les plaquettes qu’on planque… mais exit surtout plus globalement – dans les contenus comme en scénographie – le futile, l’inutile, le non légitime…

Welcome les expériences tangibles et enrichissantes, les expressions simples ou cumulées des sens, les rencontres enrichissantes. Bienvenus les formations, le coaching, le mentorat, l’apprentissage, le partage ou l’échange d’expériences.

7^ème levier : « SI PAS MUST-GO, C’EST NO-GO » :

C’est l’émergence d’une exigence de qualité sans compromis, où les événements doivent devenir des expériences incontournables.

C’est une pression énorme sur les organisateurs qui doivent créer des univers, certes attrayants, mais qui surpassent les attentes dans tous les domaines (contenu, expérience, personnalisation…).

Bien sûr, le risque induit est celui de jauges décroissantes, de désaffection ou pour le moins de fréquentation moins facile à garantir…

Mais si on positive le constat, ça ouvre un vaste champ d’opportunités et d’innovation : les communautés de non-participants !

Un changement de paradigme passionnant à envisager : considérer le “public manquant” non pas comme une perte, mais comme l’opportunité vierge d’aller le toucher ailleurs et autrement.

La bonne nouvelle dans tout ça ? Ces 7 leviers ne sont pas tributaires des avancées de la science ou de l’ampleur des budgets Ce sont juste des inputs de conscience et de bon sens…

Je crois qu’ils sont des boulevards pour les créatifs et les audacieux qui – en agences, chez les prestataires et les annonceurs – portent l’idée que la communication est le « vouloir embarquer » plus que le « savoir convaincre ».

Mon mot de la fin ? Un mot en quatre lettres : X, L, N, C… qui résonne comme un vœu et comme une ambition : excellence.

X comme Experience / L comme Learning / N comme Nurturing / C comme Collectif

Je nous souhaite à tous pour 2025 l’ XLNC événementielle !”

Bertrand Biard, vice-président Attractivité et Engagements du groupe WMH Project