21 mai 2024

Temps de lecture : 2 min

Faut-il travailler avec l’Arabie saoudite ?

Faut-il travailler avec l’Arabie saoudite, destination émergente sur l’échiquier événementiel qui séduit plus d’un professionnel français. Nous avons posé la question à Nicolas Turpin, président fondateur d’eko Events, qui signe une tribune sans ambiguïté.

Faut-il travailler avec l’Arabie saoudite ?

Faut-il travailler avec l’Arabie saoudite, destination émergente sur l’échiquier événementiel qui séduit plus d’un professionnel français. Nous avons posé la question à Nicolas Turpin, président fondateur d’eko Events, qui signe une tribune sans ambiguïté.

« La question de fond qui est posée est la suivante : « Peut-on travailler avec n’importe qui ? »
Chacun sa doctrine mais chez eko, notre position est très claire et sans ambiguïté : c’est impossible. Non seulement pour l’Arabie saoudite, mais aussi pour l’Iran, la Corée du Nord, la Birmanie, la Russie (la liste est malheureusement longue par ces temps chahutés), … mais nous ne travaillons pas non plus pour les secteurs de la pétrochimie, de l’agrochimie, de l’armement, etc. C’est une question d’éthique et de cohérence vis-à-vis de nos engagements.

Comment eko, agence écologiquement et socialement engagée depuis 17 ans, pourrait travailler pour un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme et de la femme ? Qui pratique la torture ? Qui bafoue la liberté de la presse et la libre expression ? …

Accepter de travailler pour l’Arabie saoudite serait dévastateur pour eko : pour nos collaborateurs (d’ailleurs ils refuseraient probablement de travailler pour ce client), pour nos clients fidèles qui ne comprendraient pas cette volte-face, pour l’image de l’agence. Quelle logique ? Quel sens ?

L’Arabie saoudite va organiser en 2029 les Jeux asiatiques d’hiver. Une mascarade. Un doigt d’honneur à la planète. J’imagine qu’ils pousseront le vice à essayer de se faire certifier ISO 20121 (comme le Qatar et la Coupe du monde de football).

 L’Arabie saoudite va construire The Line (ville du futur de 170 km de long, 500 m de haut, 200 m de large en plein désert) avec un gouffre de 1,8 gigatonne d’équivalent CO2 pour sa construction, des incidences inévitables sur la biodiversité pour ce projet mégalomane.

L’Arabie saoudite est entrée dans une nouvelle ère de diversification économique grâce à ses pétrodollars pensant qu’il est possible de tout acheter (des stars du foot mondial en passant par des événements internationaux afin d’alimenter, comme un puit sans fond, leur soft power), mais ils ne pourront pas acheter notre vision, notre ADN et notre expertise.

Les marques engagées, responsables, conscientes de leur rôle et de leur impact dans la société sont suffisamment nombreuses en France pour ne pas être obligées de trahir leurs convictions pour quelques opportunités sonnantes et trébuchantes. 

C’est donc un NO GO. »

Nicolas Turpin, président fondateur d’eko Events

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