Les 45 jours de mobilisation sociales et de grèves n’ont pas été sans impact pour le secteur de l’organisation d’événements. Des grèves survenues durant une période traditionnellement de forte activité.
Événements reportés ou purement et simplement annulés, conditions de travail désastreuses, baisse de fréquentation, etc., les conséquences de la grèves des semaines passées n’ont évidemment pas été sans incidence sur l’activité des rencontres professionnelles et événementielles. Des grèves sur la fin de l’année – alors que la fin 2018 avait déjà été paralysée par le mouvement des Gilets jaunes – non sans conséquences sur une période traditionnement de forte activité pour le secteur. Selon l’association LÉVÉNEMENT, les chiffres parlent d’eux-mêmes.
L’impact de la grève sur le secteur de l’événementiel
- Baisse de 10% à 15% de fréquentation sur des conventions
- Annulation de certains events parisiens mais aussi dans d’autres grandes villes (Bordeaux)
- Baisse de fréquentations assez importante sur les salons professionnels : – 15%
- Obligation de procéder aux montages la nuit pour pouvoir circuler, donc surcoûts additionnels
- Organisation à revoir : départ la veille, donc nuits d’hôtels & coûts additionnels
Et plus précisément sur l’activité Salons
13 salons (9 salons grand public et 4 salons professionnels) représentant près de 320 000 visiteurs et 2 700 entreprises exposantes se sont tenus du 5 au 31 décembre 2019 pendant les grèves de fin d’année. Deux d’entre eux sont de grandes manifestations de dimension internationale (le salon nautique de Paris et le salon du cheval de Paris).
La CCI Paris Ile-de-France estime à environ 90 000 le nombre de visiteurs (soit 28 % du total des visiteurs présents du 5 au 31 décembre 2019) et à une centaine (soit 4 % du total des exposants présents du 5 au 31 décembre 2019) le nombre d’exposants qui auraient annulé leur venue en raison des grèves dans les transports.
Les retombées économiques (dépenses liées au séjour des visiteurs et des exposants) perdues sont estimées à 10 millions d’euros(2) (soit 0,2 % des retombées économiques annuelles). Il faut souligner en particulier des pertes de 3 millions d’euros pour l’hôtellerie (équivalent à près de 10 000 nuitées non consommées), 2 millions d’euros pour la restauration et 2 millions d’euros en termes de shopping.
Les transactions non réalisées entre exposants et visiteurs sont estimées à 25 millions d’euros(3) soit près de 8 000 contrats non conclus.
Il est à noter qu’au-delà de l’impact économique, les perturbations de circulation ont pu avoir des conséquences non négligeables sur le montage (1 à 2 jours avant le salon) et le démontage des stands, compliquant la logistique des entreprises exposantes avec effet « boule de neige » pour l’organisateur, le gestionnaire de site et les prestataires.
Off the record, on évoque des baisses de chiffre d’affaires de l’ordre de 500 K€ pour certains traiteurs organisateurs de réception. Et si la situation de Fauchon Réceptions était déjà précaire, les grèves ont aussi précipité son placement son protection du Tribunal de Commerce (lire notre article). Côté salles de réception, salles de spectacles, restaurants, prestataires techniques, la situation n’est guère plus réjouissante. Un début d’année 2020 qui débute donc sous le signe d’un attentisme inquiet et sans réelle visibilité. L’occasion également de rappeler que le secteur représente 32 milliards d’euros de retombées économiques, 380 000 événements, 52 millions de participants et 335 000 emplois créés ou maintenus en France en 2018 (source cabinet EY).
Un commentaire
Merci Laurence, les dommages collatéraux sont souvent oubliés, je pense aussi aux spectacles parisiens pour qui la période de Noël a été une catastrophe…