La politique, un produit comme les autres

Record battu par exemple en termes de levées de fonds pour les 2 candidats. 16 milliards de dollars ont été récoltés pour cette campagne par les deux camps, soit plus du double des 6,5 milliards de dollars dépensés en 2016. Selon AdImpact, sur ces 16 milliards 10 ont été consacrés en campagnes publicitaires, principalement en médias traditionnels, seuls 17% de ces dépenses ayant été fléchés vers les réseaux sociaux. Meta a eu la préférence des Démocrates avec un investissement à hauteur de 132 millions de dollars, quand les Républicains n’y ont dépensé que 24 millions. Quant à X, son propriétaire Elon Musk a fait plus que le job pour soutenir son ami Donald Trump, en faisant fi de tout sens moral comme avec sa fausse loterie orchestrée par le camp républicain.

Pour parler à la Gen Z et aux Millenials, déterminants pour ce scrutin, chaque camp s’est constitué son armée d’influenceurs, des plus célèbres comme Taylor Swift jusqu’aux micro-influenceurs capables d’adresser des communautés bien précises. Selon Visibrain, plus de 33,5 millions de messages ont été publiés sur les dernières 24 heures avant le verdict, soit 388 messages par seconde, et deux fois plus que lors des élections de 2020. Par ailleurs, Donald Trump revendique d’avoir sillonner le pays avec quelque 900 meetings tenus, quand Kamala Harris a fait notamment le buzz avec la projection de son spot publicitaire sur la Sphère de Las Vegas durant 4 heures, pour un montant estimé à plusieurs centaines de milliers de dollars. 

Avec cette élection, nous avons eu la confirmation que la politique est devenue un produit comme les autres. Un produit d’entertainment, révélateur d’une société du spectacle guidée par des émotions savamment entretenues. Ce n’est hélas pas le seul enseignement de cet événement, mais celui-ci doit être requestionné au nom d’une raison devenue inexistante.