Le temps des “temps”

En matière de recherche de nouveaux formats, il est parfois inutile d’aller chercher bien loin. Ainsi, après avoir épuisé le concept de “journée mondiale” qui fait se succéder, au hasard du calendrier, la Journée mondiale contre le cancer et celle du Nutella, nos calendriers s’enrichissent sans cesse de nouvelles thématiques à highlighter, au gré d’une temporalité peu ou prou élastique.

Justement, en ce 6 février, vous entrez dans une nouvelle temporalité, à savoir celles des “journées” puisque depuis ce matin et ce pour 3 jours, vous vivez à l’heure des Journées mondiales sans téléphone mobile. Force et courage ! On a même eu droit à l’émergence du Blue Monday, soit le lundi le plus déprimant de l’année, concept fumeux que des petits malins de la com’ ont sorti de leur chapeau.

Mais le temps des « temps » ne s’arrête pas aux journées. Aussi, vous avez le mois “de ou sans”, l’année de… de quoi déjà ? En 2025, vous aurez le choix entre l’année de la mer, des sciences et des technologies quantiques ou de la préservation des glaciers. Et ne pouvant ajouter des jours aux années, on célèbre également les semaines, ces “weeks” sectorielles dont les Fashion Weeks, créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, restent un véritable cas d’école. Pas la peine d’ailleurs que votre “week” dure réellement une semaine, l’objectif est de donner du relief et donc une meilleure visibilité à votre rendez-vous.

Alors, à quand la célébration de “l’heure de…” ? Pour ma part, je milite pour l’instauration d’une “heure du rire” ou bien du “silence”. Je vous laisse juge.