L’ère des grandes manoeuvres

C’est d’ores et déjà le cas sur le CES de Las Vegas, où la grand-messe mondiale de la Tech se déroule actuellement, quelques jours à peine après l’explosion d’un Cybertruck Tesla devant le Trump International Hotel. The show must go on pour la Consumer Technology Association, organisatrice du salon. Ironie de l’histoire, l’auteur de cet attentat aurait fait des recherches sur les engins explosifs sur ChatGPT, selon la police américaine. 

Sur le salon US, placé sous haute protection policière, l’intelligence artificielle est sur quasiment tous les stands et sur toutes les lèvres, notamment celles du patron de Nvidia (le leader mondial des puces pour l’IA) qui tient la grande forme on stage comme en Bourse. Nul doute qu’on y parle également de Meta et de sa décision de mettre un coup d’arrêt à sa politique de fact-checking, ou encore des conséquences du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. 

Et puis il y a Elon Musk. Considéré hier tel un Tony Stark IRL, invité de marque à L’Elysée comme sur Vivatech, l’homme fait aujourd’hui figure de chef de file des super-vilains des Big-Tech, dénué de tout frein éthique et au pouvoir d’ingérence surpuissant. Business and America first… Attendu dans un mois à Paris pour le Sommet pour l’action sur l’IA, en compagnie de Donald Trump, Musk devrait recevoir un accueil beaucoup plus réservé de la part du président Macron. Car on voit bien que, derrière les grandes manœuvres qui s’opèrent actuellement autour de l’IA, l’Europe tient une place fragilisée, et les forces en présence fourbissent leurs armes pour des enjeux bien plus importants que de “simples” avancées technologiques. A suivre donc de très très près le champ de bataille actuel qui débouchera sur un nouvel ordre mondial aux contours bien incertains, et où la loi du plus fort risque de faire fi des principes démocratiques.