Ouvrir à tous les espaces communs des hôtels peu fréquentés en journée, c’est le créneau de plateformes comme Air Office ou FitNhotel. Un bon moyen pour l’utilisateur de renouveler son carnet d’adresses mais également pour les hôteliers de monétiser des espaces dormants, tout en étoffant leur offre de services.
L’hôtel à côté de votre bureau a une super salle de sport mais vous pensez qu’il vous est impossible d’en profiter si vous n’êtes pas client ? Erreur, cet établissement est peut-être référencé sur Fitnhotel. Créée il y a un an, cette start-up strasbourgeoise a conçu une plateforme permettant de réserver des créneaux dans les salles de sport des hôtels. « Avec mon associé, nous avons fait le constat que les salles de fitness des hôtels étaient bien souvent vides en journée. Lorsque nous avons parlé de notre idée à un hôtelier strasbourgeois, il nous a avoué y avoir déjà pensé mais avoir rencontré des problèmes de gestion de flux », explique Rémi Poos, co-fondateur de Fitnhotel. C’est là qu’intervient la plateforme via laquelle l’hôtelier peut renseigner heure par heure la disponibilité de sa salle, permettant ainsi de gérer le flux et de ne pas gêner les clients de l’établissement. Le client réserve son créneau et règle sa séance de sport directement via FitNhotel.
Bureau 4-étoiles
Chez Air Office, on s’adresse aux travailleurs nomades. « Aujourd’hui, il y a de plus en plus de « freeworkers », des travailleurs indépendants ayant des activités diverses et pour lesquels le monde de l’entreprise n’est pas adapté, constate Ludivine Olléon, associée et brand manager chez AirOffice. Les Starbucks, pourtant très mal équipés, ne désemplissent pas de travailleurs nomades. De l’autre côté, les espaces communs d’hôtels, qui sont sympa, confortables et disposent d’une très bonne connexion Wi-Fi, sont bien souvent désertés en journée. » Des bureaux tout trouvés pour cette génération de freeworkers que l’on peut réserver en un clic via l’appli AirOffice. Une fois sur place, le travailleur est pris en charge comme n’importe quel client et procède à un check-in. Il est ensuite conduit à son espace de « travail » où lui sera servi un café. Créée il y a seulement quelques mois, AirOffice compte une soixantaine d’hôtels sous contrat et ambitionne d’atteindre les 100 établissements d’ici mars.
Business dormant
Et les hôteliers dans tout ça ? Ils sont gagnants. « C’est du business dormant, explique Ludivine Olléon. Cela n’entraîne pas de charges supplémentaires au niveau du staff, notamment. » Et ça peut leur rapporter (un peu plus) gros, lorsque par exemple, le freeworker décide de déjeuner au restaurant de l’établissement ou que le sportif s’arrête au bar après sa séance. Une source de revenus supplémentaires qui n’a pas échappé au groupe AccorHotels qui, dans le cadre de la diversification de l’offre de services de ses établissements, vient de signer un partenariat avec Fitnhotel, suite à un challenge remporté par la start-up sur le salon Viva Tech. « D’ici avril, notre plateforme apparaîtra en marque blanche sur le site d’Accor, explique Rémi Poos. Après une phase pilote sur Paris, le service devrait être étendu à toute la France ainsi qu’à l’Europe. » Et les associés strasbourgeois ne comptent pas en rester là. D’ici quelques mois, l’offre de la start-up évoluera de Fitnhotel à Enjoynhotel et permettra de réserver non seulement sa séance de sport mais également un soin au spa, un déjeuner au restaurant ou encore une salle de réunion. Des offres combinées à prix préférentiels seront également proposées. L’hôtellerie de jour a de beaux jours devant elle.