9 janvier 2025
Temps de lecture : 4 min
Lors de notre échange de l’an dernier, vous évoquiez déjà les grands défis auxquels sont confrontés les médias. L’ère des défis est le thème de cette 7e édition de Médias en Seine, ceux-ci sont-ils encore plus prégnants actuellement ?
Corinne Mrejen : Depuis sa création, Médias en Seine décrypte les mutations de l’écosystème médiatique. Cette année, la thématique « Médias : l’ère des défis » reflète l’intensification et la complexification des enjeux que nous avions soulevés l’année dernière.
L’année 2024 a été jalonnée de grands temps forts qui ont chahuté les médias à travers le monde, que ce soit l’élection américaine ou le déploiement exponentiel de l’IA. L’éducation aux médias est essentielle pour accompagner les citoyens face à la désinformation, renforcer leur confiance dans les sources d’information fiables et lutter contre les fake news. Les médias ont aussi leur responsabilité et doivent continuer d’adapter leurs modèles aux usages, en matière d’IA notamment, tout en maintenant une vigilance accrue sur les questions d’éthique et de régulation.
Qu’ils soient démocratiques, technologiques ou économiques, ces défis sont intimement liés et la programmation de cette édition en est le reflet.
Porté par un groupe public et par un groupe privé, Médias en Seine fédère une diversité de voix pour réfléchir et adapter des réponses collectives à ces défis. Nous ouvrirons la journée par deux grandes séquences, la première portant sur le décryptage des résultats du baromètre La Croix-Verian-La Poste « Les Français ont-ils confiance dans les médias ? », la seconde sur « l’IA et la souveraineté numérique ». Ces temps forts donnent le ton de cette nouvelle édition.
Ces défis sont-ils aussi ceux d’une radio publique d’information telle que Franceinfo ? En identifiez-vous d’autres plus spécifiques ?
Agnès Vahramian : Je rejoins les propos de Corinne. Jamais les médias n’ont été aussi challengés par une concurrence accrue d’une part mais également par nos concitoyens qui remettent parfois en question notre crédibilité et les informations que nous délivrons. À franceinfo, nous avons la chance d’être un petit peu plus préservés sur la question de la confiance. Nos auditeurs ne nous remettent pas en question. L’information leur est délivrée assez brute. Elle n’est pas malaxée à travers des opinions, des débats clivants. Nous leur délivrons une information de qualité, vérifiée, contextualisée, décryptée et à partir de cela ils se font leur propre opinion. C’est un marqueur fort et très important, il faut le préserver.
Ce lien avec les auditeurs et les Français de manière générale est l’un des grands défis pour nous médias. Nous devons réussir à recréer du lien de confiance, de proximité et casser le côté “tour d’ivoire” des rédactions. Le lien doit également être élargi à toutes les populations, toutes les tranches d’âge. Un des défis est d’être capable de parler à tout le monde, et aux plus jeunes notamment.
Notre séquence d’ouverture à Médias en Seine donnera d’ailleurs le ton sur ces grands défis avec les résultats en exclusivité du baromètre La Croix-Vérian-La Poste sur la confiance des Français dans les médias.
En septembre dernier, les États généraux de l’information rendaient ses conclusions. Que faut-il en retenir, et certaines lignes ont-elles bougé depuis ?
AV. : Le projet devait permettre de garantir l’accès à une information libre et fiable mais aussi renforcer la démocratie à travers l’information. Il y a eu 15 recommandations et mesures proposées, dont, entre autres, le renforcement de l’éducation à l’information et la lutte contre la désinformation. Ce sont des sujets que nous connaissons bien à franceinfo et sur lesquels nous travaillons depuis plusieurs années maintenant. Maintenant, les propositions des EGI doivent être intégrées à l’agenda politique pour être mises en application, en attendant nous continuons d’avancer sur toutes ces questions à franceinfo.
CM. : C’est un sujet éminemment stratégique, collectif et donc traité sur Médias en Seine. Nous recevrons des élus de tous bords pour une séquence dédiée à ses principaux enseignements et à ses suites politiques.
L’année 2024 a une fois plus révélé les difficultés à faire face à la montée de la désinformation. Comment des médias comme les vôtres y font face ?
AV. : À franceinfo, la lutte contre la désinformation a commencé depuis des années. Déjà il y a plus de douze ans, nous créions un rendez-vous quotidien de “débunkage” : le vrai du faux pour vérifier les dires des personnalités politiques, puis ce qu’on retrouvait sur les réseaux sociaux… Depuis cinq ans, nous avons une Cellule “vrai ou faux” pour renforcer et irriguer l’antenne mais aussi d’innover sur les différents formats numériques et les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, chacun peut produire de l’info, de l’infox, de l’opinion… Face à cela, nous médias, et encore plus ceux de service public, avons un rôle essentiel. Nous devons devenir une sorte de rempart contre la désinformation, de refuge d’information juste avec un journalisme rigoureux et exigeant. Il nous faut contextualiser et expliquer l’information sur la base de faits avérés, en la vérifiant évidemment, en confrontant nos sources…
Quelles vont-être les nouveautés de cette nouvelle édition de Médias en Seine ?
CM. : La grande nouveauté de Médias-en-Seine cette année repose sur son format. Nous avons fait le choix de séquencer la programmation de cette 7ème édition en nous adressant à deux publics différents.
Nous avons donc une programmation pensée pour le grand public – avec des temps forts sur l’IA, la confiance des Français dans les médias, l’information de demain, les grands enseignements de l’élection américaine, le rapport climat et médias…. Et une programmation dédiée à un public BtoB avec des séquences pointues sur la responsabilité démocratique pour les annonceurs, des études de cas de nos rédactions sur leur rapport à l’IA, des réflexions sur les modèles d’abonnement, le rapport plateformes & médias etc.
Nous avons la spécificité d’être sur un événement hybride d’un point vue physique et d’un point de vue technique. Nous avons fait le choix d’ouvrir la Maison de la Radio et de la Musique au grand public à partir de 8h30 et de réserver l’après-midi, à partir de 14h00, à un public plus expert et B-to-B avec des interventions en digital et des séquences accessibles au siège du Groupe Les Echos Le Parisien sur invitation.
Autre nouveauté attendue : la présentation de l’étude IPSOS exclusive pour Médias en Seine qui décrypte les habitudes de consommation médias des Français, sous l’angle de leurs attentes et de leurs usages. Et bien sûr la richesse de la programmation, portée par nos rédactions et des experts venus du monde entier.
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