En attendant la sortie (prochaine) du nouveau Trend Book et de se mettre en mode pause pour les fêtes, Meet In vous fait partager sa vision des tendances fortes qui devraient marquer 2018.
On donne de la voix
Alors que la prochaine grande révolution sera immanquablement celle de la reconnaissance faciale, 2018 fera la part belle à la voix grâce aux assistants vocaux. Quand beaucoup ce sont déjà familiarisés avec Siri d’Apple, Google Home débarque cette fin d’année dans les foyers français, mais c’est surtout Amazon Echo avec son IA Alexa (dont on attend la version en français pour 2018) qui fait un tabac Outre-Atlantique. Le géant américain n’a pas oublié le marché professionnel avec le lancement début décembre de “Alexa for Business” qui permet notamment de réserver une salle de réunion, de contrôler les paramètres d’une salle de conférence ou encore de lancer oralement sa présentation. Des assistants spécifiquement pensés pour le marché des meetings sont par ailleurs attendus courant 2018 chez des spécialistes tels que Evenium et Magency.
On développe son intelligence artificielle
En matière d’intelligence artificielle, on sait qu’on n’en est qu’au début de l’histoire. Et même si “sur les 10 dernières années, on a dit pas mal de conneries sur tous les sujets de l’IA”, pour citer l’expert en nouvelles techno Laurent Alexandre, on ne prend pas de risque à prédire que ce sera l’un des sujets dominants de l’année 2018. Dans le secteur des Meetings & Events, les chatbots vont devenir des compagnons de route de plus en plus appréciés des visiteurs et participants d’événements. Même si la technologie reste parfois assez tâtonnante, certains avancent à grands pas. Lors du dernier C2 Montréal par exemple, la plateforme Klit et son IA permettaient de faire un matchmaking assez performant en termes de mise en relation. La techno a même eu l’oeil de remarquer qu’on la prenait en photo (cf. photo ci-dessous)…
On regarde les agences investirent dans les lieux
Après les groupements de lieux en quête d’une agence intégrée, voici que ce sont les agences qui se mettent à penser lieux. Leurs motivations principales : proposer aux marques des lieux dits expérientiels. Si les agences n’investissent pas directement dans des sites, elles n’hésitent plus à s’associer pour créer des joint-ventures sociétés tierces. Tel est le cas d’Hopscotch Groupe, associé avec Cultival et Rêver d’ailleurs dans la structure OPEREL. Cette dernière, qui se définie comme un exploitant-opérateur de lieux B2B et B2C, est positionnée sur la Cité de la Gastronomie à Lyon ou encore le Château Rothschild à Boulogne-Billancourt. OPEREL vient par ailleurs d’annoncer une alliance avec BRC Imagination Arts, spécialisée dans la création de destinations de marques (Coca Cola World, The Heineken Experience, etc.). Même démarche chez One Expérience, un nouvel opérateur de lieux dont Bertrand Biard, patron de Manifestory, est actionnaire. On se rappellera qu’en matière d’association agence & lieux, le groupe Ludéric a fait office de précurseur.
On mise sur les pop-up stores
Les marques veulent prendre la parole, se charger en émotion, en expériences, gagner la guerre de l’attention… Une des réponses événementielles tombe à point nommé avec le développement des pop-up store. Au lieu d’être dans le faire-venir, les marques se déplacent, investissent l’espace public là où on ne les attend pas, créer un moment mémorable. Cette fin d’année, Cartier a posé ses écrins grâce à Hopscotch Luxe rue des Saint-Pères à Paris (cf.ci-dessous). Dans un autre esprit, Manifestory faisait atterrir la province chinoise de Chengdu place Saint-Germain-des-Près à l’occasion d’un pop-up event avec une “opération Panda” au bénéfice de l’hôpital Necker. En BtoB enfin, Auditoire confectionnait pour Voyages-sncf.com, à quelques jours du lancement de OUI-sncf.com, un espace relationnel et éphémère baptisé OUI Work.
En dehors de la période des fêtes de fin d’année, propice à ces prises de parole physiques et éphémères, les opérations pop-up devraient se multiplier.
On croit aux contenus engagés
Et si on passait de “donner du sens à ses événements” à “créer des événements qui ont du sens” ? En dehors du sujet quasi consensuel de la préservation de l’environnement – toujours pas exempt de green-washing par ailleurs – qui est prêt aujourd’hui à prendre sinon fait et cause pour des problématiques sociétales, tout au moins à créer des événements sur des sujets contemporains d’importance ? Avec #GenerationHeetch, en mars dernier, Manifestory a réussi à faire descendre virtuellement des manifestants dans la rue pour contester l’interdiction d’exercer du VTC, et au-delà faire donner de la voix à des milliers de jeunes utilisateurs. Alors que l’on célébrera (ou pas) les 50 ans de mai 68 l’an prochain, faire descendre les gens dans la rue semble une vraie gageure.
La start-up SmartVR Studio, spécialisée dans la réalité virtuelle, et son département SmartVR for Impact a quant à elle créée “Quand je suis parti” une expérience VR interactive pour vivre et comprendre l’exil syrien. Cette plongée dans la peau du jeune syrien Ryad a été présentée lors du salon Virtuality mais aussi auprès de grandes écoles pour des visées pédagogiques. Même sensibilisation avec le film “24h de bonheur” pour le compte du Secours Catholique, présenté aux députés de l’Assemblée fraichement élue en juin 2017.
La crise migratoire, le mal-logement, l’égalité homme-femme pourraient être des causes mobilisatrices en 2018, et pas seulement de la part de l’Etat, des associations ou d’ONG. Une grande agence événementielle dit réfléchir actuellement à la création d’un événement propriétaire consacré au thème de l’immigration. A l’heure où les jeunes générations sont très vigilantes à la qualité de la marque employeur des entreprises, certaines d’entre elles auraient tout intérêt de s’investir, honnêtement, sur ces thématiques.
D’autres tendances à découvrir et à suivre tout au long de l’année dans nos Trend Books papier trimestriels…