Le premier hôtel sous enseigne Mob ouvrira ses portes en fin de semaine à Saint-Ouen. Décryptage de ce nouveau concept hôtelier qui promet de bousculer les codes.
Hôtel pour hipster, gentrification… Ces accusations, Cyril Aouizerate, tout en barbe et chapeau, les évacue du revers de la main. Son concept hôtelier, il le veut « non clivant, coincé entre le jean et la pizza ». Et l’entrepreneur n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il fait partie des fondateurs de Mama Shelter, qu’il quitte en 2013 avant l’entrée au capital d’AccorHotels.
Le 9 mars, c’est de l’autre côté du périphérique, à Saint-Ouen, que va démarrer une nouvelle aventure, celle de Mob Hotel, déclinaison du restaurant éponyme ouvert à Brooklyn en 2011 et devenu le QG des différentes communautés créatives du quartier aussi bien dans le domaine culturel que dans celui de l’agriculture bio. Des ingrédients que l’on retrouve donc dans la version hôtel qui, non contente d’accueillir les voyageurs des quatre coins du monde, entend jouer un rôle dans la vie du quartier dans lequel elle s’implante.
Un lieu où l’on vit…
Côté hébergements, Mob Hotel offre 92 chambres de 15 à 38 m². Designées comme le reste de l’établissement par Kristian Gavoille et Valérie Garcia, elles se déclinent en quatre coloris − rose, ocre, jaune et bleu − s’éloignant ainsi des codes minimalistes et épurés en vogue dans les hôtels dits de « hipsters ». On retrouve dans chacune d’entre elles un coin bureau, un petit théâtre à ombres chinoises en guise de tête de lit ainsi qu’un « AirBed » permettant d’héberger une personne dans sa chambre sans aucun supplément, à l’image d’un appartement loué sur la plateforme Airbnb, qui commercialise également les chambres du Mob Hotel.
Le restaurant et sa terrasse-jardin constituent quant à eux le coeur de l’établissement. On s’y retrouve autour de l’imposant four à pizzas (dans lequel est également cuit le pain) pour manger, boire un verre, bouquiner, ou bien à la belle saison pour regarder un film en plein air ou découvrir une sélection de food trucks. De part et d’autre du jardin arboré, deux terrasses perchées accueillent un espace de méditation, une table d’hôtes pour une trentaine de convives (pouvant être privatisée) ainsi que des potagers partagés qui seront cultivés par les habitants du quartier. Et pour faciliter les arrivées et les départs, la salle AirMob reçoit les voyageurs en transit : fauteuils, sanitaires, restauration, affichage des horaires des trains et vols…
…ensemble
Afin de faire vivre ses valeurs et de contribuer au « vivre ensemble », Mob Hotel accueillera également gratuitement une vingtaine de start-up, porteurs de projets et collectifs dans son espace Kolkhozita. L’établissement soutient également les artisans du département dans son pop-up store installé à l’entrée de l’hôtel, tandis qu’un Festival des Bienveillants, militant pour une société positive, investira les lieux avec ses « initiatives locales à vocation universelle ». Tout un programme, qui se poursuivra d’ici la fin de l’année avec l’ouverture d’un second établissement dans le quartier de la Confluence à Lyon, avant de (re)traverser l’Atlantique direction Washington D.C.