Il est 18h30, le mardi 20 septembre. Sur le trottoir en face du 16 avenue de l’Opéra, les commentaires vont bon train. «Qu’est-ce que c’est encore que ce truc ?», demande un homme derrière moi. « L’inauguration d’un hôtel de luxe. Je crois que c’est un 5-étoiles. Tu as vu, la façade est discrète pour un établissement de ce genre », lui répond la jeune femme qui l’accompagne. « Mouais, encore un lieu où je ne risque pas de mettre les pieds !». En ce qui me concerne, c’est justement là que je me rends. Je traverse l’avenue de l’Opéra et rejoint les badauds devant l’hôtel. Cet établissement c’est le Nolinski, le premier hôtel parisien du Groupe Evok Hôtels Collection (Hameau de la Volière à Courchevel, Restaurant du Palais Royal à Paris, etc.). Sur le tapis bleu qui conduit jusqu’à l’entrée de l’hôtel, Emmanuel Sauvage, directeur général du groupe, accueille ses invités. Le temps de déposer mon manteau au vestiaire, je rentre enfin à l’intérieur, croisant au passage une femme tenant deux lévriers en laisse. Étrange, vous dites-vous. Mais ce n’est rien comparé à ce qui m’attends.
18h40. Je foule le sol du fameux Nolinski. Première étape, le Grand Salon. Il y a déjà pas mal de monde pour une soirée dont l’invitation stipulait «à partir de 18h30». Munie (ou devrais-je plutôt dire armée) d’une coupe de champagne, je brave la «foule» et tombe nez à nez avec une femme (ou plutôt un homme déguisé en femme) habillée dans un style année 20, qui se fond, je dois le dire, plutôt bien dans ce salon «boudoir» très cosy aux accents rétro. Une autre jeune femme (?) tout droit sortie d’une machine à remonter le temps se repoudre le nez nonchalamment installée sur le dossier de l’une banquette. Je consulte le programme distribué à l’entrée. Au menu des réjouissances : bar à absinthe by Pernod dans la chambre 408, charmeuse de serpent dans la 302 ou encore show burlesque dans le Grand Salon. Le ton de la soirée est donné.
18h50. Au pied du grand escalier menant aux chambres, une femme, un perroquet posé sur l’épaule, attire tous les regards. Je lève les yeux et découvre une cage d’escalier aux murs recouverts de nuages, véritable invitation à s’élever dans les étages. Du côté de l’entrée, une petite file d’attente se forme. Le Nolinski se remplit à vue d’oeil.
19h. Je déambule dans les chambres qui sont, de mon avis, une belle réussite. Décorées par Jean-Louis Deniot, tout comme le reste de l’établissement, elles feront le bonheur des amoureux des belles matières et du style rétro avec leurs appliques cuivrés, leurs miroirs mordorés et leur salle de bain très chic sans être clinquantes. De petites réjouissances ont été disséminées dans les chambres. Ici on boit un cocktail à l’absinthe dans une ambiance délicieusement prohibition, là on se prête au jeu d’un photocall vintage, tandis que des personnages haut en couleurs se mêlent aux invités.
19h20. La circulation se fait de plus en plus difficile dans les étages. Après avoir admiré la Suite Joséphine, suite emblématique de l’hôtel, je me fraye un chemin parmi la foule qui afflue dans les escaliers.
19h30. J’arrive au bas de l’escalier (10 minutes pour descendre 5 étages, on frôle le record) alors que débute la première représentation du show «Magic in the air». Une danseuse virevolte dans la cage d’escalier comme suspendue dans les airs. Une fois le spectacle terminé, je me faufile au spa.
19h40. Ouf ! Une accalmie. Le lieu est calme, peu de personnes ont osé s’aventurer au sous-sol. Là encore, je suis conquise par cet espace. Minéralité, ambiance tamisée, murmure de l’eau qui coule… On a l’impression de pénétrer dans un endroit secret, presque sacré. Une piscine ainsi que 3 cabines de soin occupent cet espace hors du temps géré par la marque suisse La Colline.
19h50. Je prends mon courage à deux mains et essaye de pénétrer dans la brasserie Réjane qui jouxte l’hôtel. La circulation est vraiment très difficile, entre les personnes qui continuent d’arriver, celles qui sortent ou se dirigent vers l’escalier.
20h. J’atteins enfin mon but : la Brasserie Réjane est là, à seulement quelques mètres. Il me faudra encore cinq minutes supplémentaires pour atteindre le bar et prendre une coupe de champagne bien méritée. La brasserie grouille de monde, il est impossible de se déplacer. Je reprends des forces quelques minutes sur l’une des banquettes installées au pied de l’arbre qui décore la salle côté rue. À l’opposé, une verrière surplombe un jardin d’hiver transformé en cabine DJ pour l’occasion.
20h10. Je prends mon courage à deux mains et me dirige vers la sortie. 10 bonnes minutes me seront nécessaires pour parcourir les 50 mètres me séparant de l’entrée. À l’extérieur, le tapis bleu ne désemplit pas. On peut dire que le Nolinski a bien choisi le hastag de sa soirée : #nolinskialafolie.