27 février 2025
Temps de lecture : 1 min
A vrai dire, les motifs d’inquiétude sont tellement légion qu’il en devient désespérant de les énumérer. Mais il en est un sur lequel je souhaite m’arrêter, à savoir le révisionnisme qui sévit dans le champ lexical. Que certains mots attisent les passions et brûlent les esprits n’a rien de nouveau. Mais leur effacement progressif, lui, est un danger bien plus insidieux.
Rappelons, car nous semblons l’avoir oublié, qu’en 2017 déjà, l’administration Trump avait sommé ses agences de santé de bannir des termes comme “transgenre” ou “diversité” de leurs publications. Idem pour “réchauffement climatique”, assertion interdite de séjour sur le site internet de la Maison Blanche. Sous Trump II, la censure lexicale prend une ampleur inédite. Au sein des différentes administrations, la liste des mots proscrits s’allonge, quand les publications scientifiques de chercheurs sont passées au tamis d’une grille de mots-clés prohibés ou à modifier. Et gardons-nous bien de croire que le phénomène est purement américain. Le contrôle des mots est le fruit de nombreuses tentations réactionnaires.
Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde disait Camus. Ne plus le nommer aussi. A l’inverse, à trop les utiliser, certains mots sont totalement essorés, vides de sens. Mais il n’est jamais trop tard pour leur redonner de la substance et en (re)faire des instruments de résistance. Nous, journalistes, communicants et créateurs de contenu, avons cette responsabilité de préserver le pouvoir des mots. Tous les mots.
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