Merci la mode ! Les défilés de la Fashion Week Paris ont poussé les portes de lieux désespérément clos, fait travailler des centaines de prestataires et d’artisans et surtout nous a redonné encore plus envie d’events…
A voir chaque soir les capsules « 5 minutes de mode by Loïc Prigent » sur TMC durant la Fashion Week, il n’y a décidément aucun doute : les événements nous manquent cruellement !
Crise sanitaire oblige, on s’est donc contenté d’admirer des « défilmés » comme le show de Dior dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, lieu dont la marque est grand mécène depuis des années. Ici les récits sont construits, allégoriques, mais aussi revendicatifs tels ces anti-miroirs de cire et d’épines de l’artiste féministe Silvia Gambrione qui met à mal la puissance masculine du Roi Soleil. La marque Hermès a opté pour un format hybride avec une vingtaine de rédac chef mode en présentiel à Paris, pour un défilé couplé de performances chorégraphique depuis New York et Shanghaï. Et c’est sur Chambord que Celine a jeté son dévolu avec un film réalisé par le créateur Hedi Slimane et un défilé depuis les cheminées du château dans une atmosphère so XVIe siècle ! Enfin, comment ne pas citer le “défilmé” Balmain depuis les pistes de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et ses mannequins investissant les ailes des avions Air France en guise de catwalks ?
Utilisation de drones, tournages en réalité augmentée, univers mixés, etc. la mode essaye, ose et invente de nouveaux modèles de mises en scènes. Surtout cette mode qui, souvenons-nous, avait subi la pandémie dès la Fashion Week de Milan l’an dernier, a redonné des couleurs à Paris, brisé les silences qui règnent dans les lieux, redonner de la vie aux hôtels désertés, et remis au travail de nombreux intervenants de la chaîne de valeurs événementielles. Mieux, le créateur de Balmain Olivier Rousteing a décidé de mixer l’industrie de l’aviation et celle de la mode dans un défilé qui restera en témoignage d’une époque où l’on ne pouvait pas voyager.
On aurait aimé que l’industrie du cinéma soit aussi créative et se joue des contraintes actuelles au lieu de nous servir une bien triste cérémonie des Césars qui a consacré un entre-soi à contretemps. Certes, on comprend le désarroi et la mobilisation d’une profession ; beaucoup moins le manque d’imagination. Ephémère par essence, la Fashion Week s’est achevée. Plus encore que les autres années, le rideau s’est à nouveau baissé sur la mode mais aussi sur l’événementiel. Hâte de voir à quoi ressemblera la Fashion week de septembre !