9 janvier 2024
Temps de lecture : 5 min
Même si la boule de cristal est quelque peu rayée et qu’il demeure de plus en plus difficile de se projeter, voici quelques pistes pour mieux appréhender la manière de penser ses events cette année.
Il ne vous aura pas échappé que nos écrans, et en particulier celui de nos smartphones, conditionnent notre vision du monde et la manière dont nous communiquons. A l’heure du tout image, il est donc primordial de penser ses events via le prisme des portables et des réseaux sociaux, pour peut qu’on souhaite leur donner de la résonance. D’ailleurs les agences événementielles, jusque là assez peu enclines à communiquer sur les events qu’elles ont réalisés pour le compte de leurs clients, nourrissent désormais volontiers leurs comptes Insta, LinkedIn et autres de photos de leurs opé. Pour se distinguer et faire le buzz, on prendra donc soin de penser ses formats non plus horizontaux mais verticaux ou carrés, de scénariser logos et identité visuelle, de travailler la mise en lumière, de jouer la carte de l’objet totémique ou du set design instagrammable. Rien de révolutionnaire – les défilés de mode ou encore des big events tels que VivaTech ayant bien appréhender le concept – mais une tendance qui s’impose.
Autre tendance avérée et qui s’accélère, celle de l’optimisation du contenu et des narratifs. Et en cette période en mal de récits mobilisateurs, les marques ont leur carte à jouer en s’inscrivant non seulement dans le storytelling mais aussi dans un grand récit intégrant différentes valeurs. Conceptualisée notamment par l’essayiste Raphaël Llorca dans son récent ouvrage Le Roman national des marques, cette tendance est d’autant plus forte que ces récits, attendus par le citoyen-consommateur, ne sont plus portés par les politiques, ni par les intellectuels. Pour autant, les imaginaires collectifs ont besoin d’être nourris. Et en faisant un pas de côté vis-à-vis de leur discours commercial traditionnel, les marques apparaissent de plus en plus légitimes pour prendre la parole et des positions sur des sujets sociétaux, parfois sociaux, souvent environnementaux. En interne, pour “embarquer” les collaborateurs, on misera également sur un récit inspirant et fédérateur, sans faux-semblant et avec sincérité. Les lieux réceptifs porteurs d’un fort narratif ou proposant de la médiation culturelle seront par ailleurs particulièrement recherchés.
Le manque de repères dans un monde du travail devenu hybride participe à la démotivation de collaborateurs de plus en plus volatils. La rétention des talents mais aussi le travail sur la marque employeur doivent passer par des moments quelque peu sanctuarisés dans la vie de l’entreprise. Des rituels comme l’apéro-boulot (la machine à café avait ses vertus), la célébration des anniversaires, les concours et autres jeux à inventer au gré des idées à insuffler ou bien à faire émerger. Surtout, on fait vivre ces petits moments de convivialité dans la durée et selon un calendrier préétabli. Et si certains trouveront cela désuet, rappelons que les rituels apportent un mieux-être collectif grâce aux neurones miroirs qui sont à la base de nos apprentissages.
Cette année, si nous allons beaucoup parler sport et regarder les exploits d’athlètes confirmés, n’oublions pas pour autant les ambitions des JO et des politiques de santé publique d’augmenter la pratique du sport des Français. Atteindre les 30 minutes d’activité sportive par jour, comme souhaité par le président Macron : pas gagné pour autant ! Mais là aussi les entreprises peuvent prendre leur part, car les prestataires spécialisés sachant les accompagner dans la mise en place de dispositifs adhoc sont nombreux. De Decathlon et sa filiale Pro qui publiera cette semaine les résultats de son enquête “L’engagement des entreprises et collectivités pour la forme de leurs collaborateurs”, aux coachs, agences et infrastructures dédiés, les solutions ne manquent pas pour améliorer le bien-être et la santé des collaborateurs.
L’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres et chaque secteur d’activité s’y plonge avec frénésie. En événementiel, écrire un prompt, le script d’une vidéo, des mails d’invitation, chercher des intervenants ou des lieux adaptés au brief sont devenus des demandes basiques sur ChatGPT. Idem pour les visuels sur Midjourney. L’IA va également vous aider à réaliser vos bilans carbone, dont ceux de vos events qui doivent désormais s’imposer dans les pratiques (voir plus bas). Pour nourrir la bête IA, on ne fera pas l’impasse sur la Data qui doit être optimisée, devenir plus fine et être enrichie en permanence. Un prérequis quand on parle événements XXL et hyperpersonnalisation notamment.
Exit le bling-bling et l’ostentatoire (l’apanage des influenceurs désormais) que les entreprises prendront soin de fuir pour être alignées avec leurs valeurs et leurs discours RSE. Le luxe fait dans l’élégance sobre sans pour autant manquer de créativité, celle-ci prenant corps dans le soin du détail notamment. Les décors s’allègent, frisent parfois le minimalisme, pour valoriser le contenu. La sobriété s’installe également dans les assiettes où viande rouge, produits exotiques et hors saison sont de moins en moins les bienvenus. Et en ce Dry January, évoquons également le contenu de nos verres. Le “sans alcool” n’est plus forcément synonyme de boring avec désormais de nombreuses boissons gastronomiques et des versions sans alcool de grands classiques. Un marché en pleine expansion, en particulier en France. Qui l’eut cru ?
Restaurant Dior au Japon, tablette de chocolat estampillé Vuitton ou restaurant de la marque à Saint-Tropez, etc., le stretching de marques prend des formes de plus en plus diversifiées. Les collab’ les plus surprenantes sont également d’actualité. C’est d’autant plus vrai chez les maisons de luxe qui ne veulent plus se limiter à la vente de leurs produits traditionnels pour faire rayonner leur image de marque. On expérimente la marque différemment, on vit la marque de plus en plus au quotidien et surtout on lui reste fidèle.
Si la réalisation des bilans carbone des entreprises fait son chemin, le calcul de l’empreinte carbone des événements reste à date très confidentiel. Pourtant, il y a toutes les raisons de s’y mettre et vite ! Tout d’abord parce qu’en cette année de déploiement de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises vont devoir détailler les impacts environnementaux de leurs activités, dont l’organisation d’événements. Des données extra-financières qui devront être intégrées à leur rapport RSE, pour une directive qui va concerner quelque 50 000 entreprises dès 2024. Par ailleurs, réaliser le bilan carbone de ses events dès maintenant c’est devancer le sens de l’histoire. Cela nourrira également votre marque employeur et l’image positive de vos événements auprès de vos différentes cibles.
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