Temps (et place) de cerveau disponible 

Dans la course effrénée vers le leadership mondial de l’IA, la France a redoublé d’efforts pour s’imposer comme un acteur clé. Les questionnements sur la révolution IA restent nombreux, pour autant il nous faut avancer à marche forcée, au risque d’être disqualifiés. Et peu importe finalement si nous nourrissons gracieusement la bête, cette nouvelle intelligence qui ne peut grandir sans nos jus de cerveaux. Qui est l’outil de qui dans cette affaire ? Le débat reste ouvert. 

Au fil de mes pérégrinations sur Instagram, une influenceuse a réussi à capter mon attention plus de 2 secondes en exhumant les propos de Patrick Le Lay datant de 2004. A l’époque, le patron du groupe TF1 en avait choqué plus d’un avec sa sortie sur le temps de cerveau disponible vendu à ses annonceurs. 20 ans plus tard, ce temps a été sciemment kidnappé par les Big Tech – avec notre consentement – et il a été aussi méthodiquement exploité, tandis que notre attention et nos émotions sont désormais sous l’emprise des algorithmes. Rendez-vous dans 5 ans pour un nouvel état des lieux et surtout des consciences. Il ne coûte rien d’invoquer Rabelais et sa fameuse maxime “science sans conscience n’est que ruine de l’âme” si cette conscience est obstruée. 

Aussi, c’est sur une autre intelligence que je souhaiterais terminer. Une intelligence collective et humaine qui alimente un secteur événementiel décidément bien inspiré, et que Meet In a célébré mardi soir lors du Grand Prix KréA. Cette intelligence-là me semble encore, et j’espère pour longtemps, bien plus fertile et créative.