12 décembre 2023

Temps de lecture : 5 min

“Un groupe de presse comme Les Echos-Le Parisien ne peut se contenter d’être spectateur des transformations en cours”

Corinne Mrejen, directrice générale du pôle Les Echos-Le Parisien Partenaires - Chief Impact Officer fait pour MyEN le bilan d'une année 2023 riche en événements.
Corinne Mrejen : la stratégie événementielle 2020 du groupe Les Echos - Le Parisien © Christophe Abramowitz

Corinne Mrejen : la stratégie événementielle 2020 du groupe Les Echos - Le Parisien © Christophe Abramowitz

2023 était placée sous le signe de la consolidation de votre nouvelle stratégie et du renforcement de vos événements. Quels sont les premiers enseignements que vous pouvez tirer ? 

Une petite précision sur l’activité événementielle du groupe Les Echos – Le Parisien, celle-ci est structurée autour de plusieurs pôles. Je me concentrerai dans mes réponses sur les événements 100% maison, les autres activités évènementielles sont le fruit d’alliances, à l’instar de VivaTech (avec le groupe Publicis) et de ChangeNow (prise de participation capitalistique du Groupe Les Echos Le Parisien en 2020). 

Nos événements propriétaires sont le prolongement naturel de nos marques médias et, d’un point de vue business, un levier majeur de diversification. Cette activité représente 15% du chiffre d’affaires du groupe.

Nous sommes convaincus de l’importance de prolonger l’expérience et d’animer les communautés d’audience que nous avons créées autour de chacune de nos marques : Go Entrepreneurs, Inclusiv’Day, Common Good Summit, Grand Océan, Forum National des Associations & Fondations, Médias en Seine et Investir Day. 

Cette année nous nous sommes concentrés sur les plus grandes productions, ce qui nous a permis d’augmenter la valeur de nos actifs, et de faire grandir nos différentes communautés.  

En misant sur la reprise du présentiel, nous avons vu le visitorat de nos gros événements augmenter de +20% en moyenne, et leur chiffre d’affaires se stabiliser malgré le contexte inflationniste. Si l’on prend l’exemple de Go Entrepreneurs ou d’Investir Day, nous pouvons dire que nous avons franchi une nouvelle étape cette année.

Nous avons par ailleurs rechallengé les formats des événements, à l’image d’Investir Night qui a clôturé le 28 novembre Investir Day

Nous avons par ailleurs rechallengé les formats des événements, à l’image d’Investir Night qui a clôturé le 28 novembre Investir Day, et dont l’objectif était d’attirer aussi les jeunes actifs en quête de conseils sur la finance. Nous avons également multiplié les ponts avec les médias du groupe, au travers de dossiers spéciaux et via davantage de séquences animées par nos journalistes. 

La dernière édition de Médias en Seine a mis en exergue la complexité d’informer dans un contexte de multi-crises. Qu’est-ce qui préoccupe le plus les marques médias aujourd’hui ? 

Rappelons que Médias en Seine est un événement que nous co-produisons avec franceinfo. C’est l’illustration d’une collaboration utile entre un groupe public et un groupe privé, et ce depuis 2018. Cette année, les sujets les plus marquants étaient parfaitement alignés avec les enjeux de nos groupes médias, et ce dans un contexte de lancement des États Généraux de l’Information.

Je distinguerai 4 enjeux majeurs : la confiance dans les médias, la fidélisation des audiences et la captation de nouveaux publics, l’émergence accélérée de l’IA et son impact sur notre industrie et enfin la question de l’équilibre économique des médias garants de la souveraineté.

Sur le thème de la confiance, nous avons dévoilé en ouverture de Médias en Seine la 37e édition du baromètre La Croix et Kantar. Cette édition confirme la défiance des Français vis-à-vis des médias, qu’elle soit liée à la fatigue informationnelle ou à la méfiance vis-à-vis des grands sujets d’actu ; elle éclaire en même temps sur les pistes à investiguer pour recréer les conditions de la confiance.

L’enjeu majeur pour « les médias historiques » est de renouer avec les plus jeunes.

L’enjeu majeur pour « les médias historiques » est de renouer avec les plus jeunes. C’est une population qui plébiscite l’information factuelle, accessible et porteuse de solutions. Les jeunes consomment les médias, mais différemment de leurs ainés. Ils consultent largement les plateformes et privilégient les nouvelles écritures éditoriales : vidéo, audio, infographies, formats immersifs et interactifs.

Consolider notre lien avec la jeunesse passe par une stratégie de déploiement de nos médias, en phase avec leurs usages et leurs attentes. 

Le développement de la vidéo est justement une priorité stratégique fixée par Pierre Louette (PDG du Groupe Les Echos Le Parisien) pour l’ensemble de notre groupe. En la matière, Le Parisien se distingue avec 190 millions de vidéos vues par mois toutes plateformes confondues. De belles perspectives du côté de Les Echos, notamment avec un nouveau format signature long très prometteur.

Quant à l’IA, c’est un sujet important pour le groupe Les Echos-Le Parisien. Sous l’impulsion de Pierre Louette, nous avons été le premier groupe média à rendre public nos engagements concernant son utilisation au sein des rédactions : notamment ne pas utiliser d’IA générative sans supervision humaine.            
L’IA représente un apport indéniable pour approfondir notre connaissance des publics auxquels nous nous adressons, mieux comprendre, anticiper et prédire les comportements des abonnés numériques. C’est l’un des chantiers stratégiques menés par Violette Chomier – Chief Data Officer du groupe Les Echos-Le Parisien.

Concernant le sujet des modèles économiques, nos entreprises sont impactées fortement par l’inflation, mais aussi confrontées au défi historique de la transition écologique, sans compter la perte de valeur suite aux prises de position sur le marché publicitaire digital des acteurs supranationaux …

Les sujets liés au développement durable, à la RSE et à l’ESS sont de plus en plus prégnants dans l’éditorial de vos marques mais aussi dans les thématiques de vos événements. Diriez-vous que ces thématiques sont désormais centrales pour les entreprises et partenaires qui vous suivent ? 

Absolument, car ces thématiques sont centrales pour les entreprises et la société dans son ensemble. Les entreprises, les pouvoirs publics et les citoyens doivent repenser leurs pratiques et leurs contributions afin de relever les défis liés aux transitions climatiques et environnementales. L’industrie des médias doit faire sa part en éclairant, en impulsant de nouveaux récits, en rendant désirable de nouveaux comportements et en valorisant des initiatives contributives.

Sous l’impulsion de Pierre Louette, nous avons formalisé des 2018 notre ambition dans la raison d’être du groupe : « s’engager à favoriser l’émergence d’une nouvelle société responsable, en informant, en mobilisant et en accompagnant chaque jour les citoyens et les entreprises ». En effet, notre conviction, un groupe de presse ne peut se contenter d’être juste spectateur des transformations en cours.

Transversaliser les enjeux RSE des entreprises sur chacun de nos événements constitue une priorité.

Le volet événementiel participe pleinement à déployer cette mission. Transversaliser les enjeux RSE des entreprises sur chacun de nos événements constitue une priorité. Ainsi nous traitons de l’entrepreneuriat à impact avec Go Entrepreneurs, de l’inclusion dans l’emploi avec Inclusiv’Day, de la finance responsable avec Investir Day, du bien commun avec le Common Good Summit, du rôle des médias face à l’urgence écologique avec Médias en Seine et enfin de l’économie sociale et solidaire avec le Forum National des Associations et Fondations. Sans oublier la protection des océans avec le festival Grand Océan. 

Quelle sera votre feuille de route pour 2024 ?

Notre objectif, poursuivre la consolidation de notre stratégie 2023. S’adapter aux tendances, notamment en matière de modes de travail constitue un axe important. Avec la stratégie du 100% présentiel, nous renforçons les expériences sur site et les espaces participatifs. Nous constatons une augmentation de la durée de présence de nos visiteurs sur les événements. Nous nous adaptons à la nomadisation du travail tout en permettant l’optimisation de la gestion du temps, la possibilité de s’isoler par exemple pour travailler sur sites.

Par ailleurs, nous poursuivons le chantier de personnalisation de la programmation grâce à nos outils d’analyse de la data. Cela renforce le lien avec nos audiences et permet une adéquation accrue entre les attentes du public et les propositions déployées.

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