13 mars 2025

Temps de lecture : 3 min

“VivaTech est un média vivant, nous pouvons renverser la table jusqu’au dernier moment si l’actualité l’exige !”

Le 11 juin prochain, Viva Technology ouvrira ses portes dans un contexte de bouleversements inédits. Meet In fait le point avec le directeur général de l’événement, François Bitouzet. 

© Olivier Vigerie

À trois mois de VivaTech 2025, où en sont les préparatifs d’un événement que vous qualifiez de décisif pour l’accélération et l’appropriation de la tech et de l’IA ?

Nous préparons une édition particulièrement marquante de VivaTech, car jamais la nécessité d’un tel rendez-vous n’a été aussi forte. La tech connaît une révolution inédite avec l’intelligence artificielle, et nous n’en sommes qu’aux prémices. Tous les secteurs doivent appréhender ces évolutions, alors que chaque jour apporte son lot d’annonces et de bouleversements.

Paris a récemment accueilli l’AI Summit, et VivaTech sera un moment clé pour approfondir les applications concrètes de ces avancées, dans des domaines aussi variés que l’industrie, l’aéronautique, le retail, le luxe ou encore le tourisme. De plus, dans un contexte de tensions géopolitiques, la technologie joue un rôle majeur. De nombreux décideurs internationaux attendent donc VivaTech comme un espace d’éclairage indispensable et de réflexion.

Comment adaptez-vous votre programmation face à une actualité aussi dense ?

Notre ADN est résolument 100% généraliste. VivaTech réunit donc des acteurs aussi variés que Microsoft, Google, ou Meta, des milliers de startups, des grandes marques comme Verizon, Audi, ou LVMH, ainsi que des représentants de nombreuses régions et pays. Ce regard global favorise les échanges entre secteurs et la confrontation des idées.

Nous maintenons également un haut niveau d’exigence, tant sur la sélection des intervenants – parmi les meilleurs experts mondiaux – que sur les innovations et les marques que nous mettons en avant. Enfin, VivaTech est un média vivant : nous nous laissons la liberté d’adapter notre contenu jusqu’au dernier moment si l’actualité l’exige. L’événementiel a cette capacité unique à recréer du dialogue et de la rencontre, ce qui implique de notre part une grande réactivité.

Dans quelle mesure le contexte géopolitique actuel influence-t-il l’organisation de l’événement ?

Il est incontournable et sera pleinement pris en compte. Rappelons tout d’abord que le rôle de l’Europe ne se résume pas à être sur un strapontin et à regarder les trains passer et que des pôles technologiques émergent au Canada, au Brésil ou encore au Nigeria. Notre mission est de refléter cette diversité sans complaisance.

Nous avons également conçu un programme spécifique sur les “nouvelles frontières de la responsabilité”, interrogeant comment le numérique peut répondre à des défis globaux comme le dérèglement climatique – défi pour lequel la tech apporte déjà des solutions structurantes – mais il est essentiel de questionner la place qu’elle occupe dans notre quotidien, le monde du travail et même notre démocratie.

Avec 140 nationalités représentées, VivaTech peut offrir une vision dépassant le prisme des grandes entreprises technologiques. La question technologique est trop centrale pour être laissée aux seuls experts du secteur. Cette réflexion dépasse également nos conférences. Ainsi l’an dernier, VivaTech a été labellisé ISO 20121, devenant le seul événement de cette envergure à obtenir cette certification à ma connaissance.

Inviterez-vous Elon Musk cette année ?

Explorer toutes les facettes de la technologie sans lui serait une erreur. Je ne dis pas pour autant qu’il viendra, mais comprendre les dynamiques actuelles implique d’entendre des figures comme Elon Musk. Cela ne nous empêchera pas d’accorder une place importante à d’autres perspectives, notamment avec notre programme FemTech, ou encore en mettant en avant des talents internationaux qui, eux aussi, façonnent le futur de la tech.

Vous venez d’annoncer un partenariat avec le Forum Économique Mondial pour créer un Centre Européen d’Excellence en IA (CAIE) à Paris. Un jalon clé pour l’Europe de l’IA ?

Nous donnerons rendez-vous à VivaTech pour plus de détails, mais ce projet s’inscrit dans la continuité de l’AI Summit de Paris et montre que l’Europe n’est pas passive sur ces sujets. Ce rapprochement entre deux événements majeurs vise à rassembler des experts et à produire du contenu de référence. C’est une nouvelle facette de notre rôle d’organisateur que nous sommes fiers d’explorer avec le World Economic Forum.

Quelles nouveautés préparez-vous pour cette édition ?

Nous aimons repousser les limites et tester de nouveaux formats. Cette année, nous intégrons pleinement le Dôme de Paris, qui ne servira pas simplement de grande scène mais proposera des moments d’exception : des shows, des expériences immersives autour de la tech et du digital. Ce sera à la fois interactif et spectaculaire.

Le Canada est le pays invité cette année. Que cela implique-t-il ?

Nous sommes ravis d’accueillir le Canada en tant que pays invité. On parle souvent de la Silicon Valley en matière d’IA, mais le Canada est un acteur de premier plan, avec un écosystème de startups extrêmement dynamique et des entreprises majeures comme Shopify ou Ubisoft qui, bien que français, y possède d’importants studios.

Il est aussi important pour nous que le pays invité vienne pour tisser des liens internationaux, notamment entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, et en la matière le Canada joue vraiment un rôle d’interface assez décisif. Enfin, nous souhaitons que le pays invité soit aussi présent à travers sa culture, son art, sa gastronomie, etc. Il y aura donc un fort parfum de Canada sur VivaTech cette année !

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